Les Hauts de Kriskatane
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 Contes et légendes

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Isis
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Isis


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MessageSujet: Contes et légendes   Contes et légendes EmptySam 15 Jan à 19:17

La Légende de Persine et Mélusine
Tradition Vendéenne




"Si vous essayez de voir une fée
En plein jour
En pleine lumière
En plein midi...
Ça marchera pas !
Les fées
On les surprend parfois à l’aube
Entre deux lumières
Emergeant de la brume
Ou sous la lune pleine"
(Yannick Jaulin - Mélusine)

Elinas, roi d’Ecosse, a semé ses suivants au cours d’une partie de chasse. Il est maintenant seul, sur son cheval, au beau milieu de la forêt, gouttant à une tranquillité qui lui est assez peu familière. Il finit par déboucher dans une grande clairière au milieu de laquelle se trouve une fontaine.

La fée Persine, reine des fées d’Ecosse, s’y baigne. Elle n’entend pas le roi s’approcher, sans doute trompée par les éclats de la chasse qui se perdent dans le lointain. Elle est d’abord surprise, puis elle reconnait le roi qui reste interdit, bras ballants, devant une telle apparition...
Le roi, en un clin d’œil, des sommets du pouvoir, des cimes de la richesse, tout roi qu’il est, le roi Elinas d’Ecosse tombe... en amour.

La fée est sortie de la fontaine et se tient devant lui, magnifique et élancée, entièrement nue... Et le cœur d’Elinas bat la chamade, galope même !
Le cœur du roi se rend à cette femme qui semble si fragile
A cette reine de l’autre monde...

- Je m’appelle Persine, lui dit la fée. Je suis reine de mon peuple et nos deux destins sont désormais intimement entremélés. Je sais lire les signes et déchiffrer les coeurs, sans jamais me tromper... Et c’est là mon pouvoir ! Nous allons nous marier, ô roi... Mais avant tu dois me promettre, que jamais tu ne chercheras à me voir du temps de mes couches.

Ainsi parle la fée, et le roi fait le serment attendu.

Les épousailles sont bientôt célébrées et le bonheur régne sur le pays. De leur union naissent trois filles : Mélusine, Mélior et Palestine. Il sont heureux...

Un temps...

Mais le bonheur, ça ne peut que se flétrir. Comme une fleur.

Mataquas, le fils maudit, premier né du roi, d’un premier mariage. Mataquas le jaloux, le fourbe... Mataquas pue-la-haine !

- Pourquoi donc, mon noble père, mon puissant roi, pourquoi cet interdit ? Il y a là-dessous, à n’en point douter, quelque mystère qu’on cherche à vous cacher, quelque trahison sur laquelle on ne voudrait pas que vous portiez les yeux, de peur de votre juste courroux. Ne point la voir du temps de ses couches... Vous êtes en votre royaume ! C’est vous qui commandez !

Le roi est noble et fier, alors au tout début, il refuse d’écouter les paroles de son fils. Manquer à sa promesse, il n’en est pas question une seule seconde...

Mais deux secondes, déjà, c’est bien plus long...

Et les jours
Les mois
Et le venin qui coule intarissable...
Le venin
Qui coule
Intarissable

Le roi est noble et fier, alors il finit par douter. Les démons le tourmentent et lui, seul, il résiste. Mais des démons, on en a toujours à ne plus savoir qu’en faire...
Elinas, roi d’Ecosse, car il est noble et fier, entre dans la chambre où Persine baigne ses trois petites.

Persine pousse un hurlement, et au dessus du bruit des larmes de ses filles, désespérée elle lance à Elinas :

- Tu m’as trahie et nos cœurs se déchirent ! Désormais, et par ta faute, je suis perdue pour toi !

Sans un adieu, ni un dernier regard, elle s’envole en fumée avec ses enfants enveloppés dans une serviette rouge. La baignoire est vide, l’eau s’est évaporée, et l’on raconte qu’Elinas effondré l’a remplie de ses larmes.

Persine s’en est allée dans l’île enchantée d’Avallon. Elle y élève ses filles pendant quinze ans. Et chaque matin, un peu avant le jour, elle conduit Mélusine, Mélior et Palestine au sommet de la montagne Fleurie d’Eléonos. De là, elles contemplent le lever du soleil sur les rivages d’Ecosse que l’on devine au loin.

- Voyez, mes filles, c’est là que nous aurions dû vivre, heureuses, si votre père n’avait pas manqué à sa parole. La joie aurait été notre quotidien alors que désormais nous sommes condamnées à cette misérable condition... L’amertume, la nostalgie hantent le cœur de Persine qui ressasse sans arrêt le récit de sa tragique épopée.

Un jour, l’aînée, Mélusine, réunit ses deux sœurs en secret pour les entretenir d’un plan :

- Pendant ce temps qui est passé, j’ai bien réfléchi... Tout est la faute d’Elinas, notre père. Nous sommes maintenant versées dans les sciences magiques... Il serait juste qu’il paie encore plus durement le tourment dans lequel il nous a plongé.

Il serait juste
Qu’il paie
Encore plus durement
Le tourment dans lequel il nous a plongé !


Les sœurs acquiescent ; le roi d’Ecosse se retrouve enfermé dans la montagne de Northumberland, que l’on appelle encore Brumblerio. A tout jamais...

Enfermé !
Il serait juste
Qu’il paie
Encore plus durement
Le tourment dans lequel il nous a plongé !

Les enfants sont cruels...

- Misérable filles ! leur dit leur mère quand elle apprend la nouvelle. Qui êtes-vous pour oser juger le destin ? Qui croyez-vous être pour vous substituer à son bras vengeur ? Qui pensiez-vous ainsi châtier ? Vous n’avez plus votre place sur l’île enchantée d’Avallon et nous devons ce jour nous séparer pour ne plus nous revoir.

Elle s’adresse alors plus particulièrement à Mélusine :

- Quant à toi, qui est la plus savante, toi par qui tout est arrivé, écoute maintenant quel est ton châtiment. Tu seras désormais, chaque samedi, Serpente du nombril jusqu’aux pieds. Si jamais tu viens à te marier, ton mari ne devra jamais te voir sous cet aspect ni connaître ton lourd secret. A cette condition tu vivras et mourras comme une femme, sinon tu connaîtras la solitude et les tourments sans fin ! Mais quoiqu’il en soit tu seras la source d’une noble et courageuse descendance qui commettra de hauts faits.

Adieu, ma première fille, et ne reviens jamais...

Les trois sœurs se sont séparées ; Persine, quant à elle, est restée en Avallon, toute seule avec ses souvenirs et son chagrin.

Mélior deviendra reine des étoiles filantes et Palestine princesse des cygnes blancs. Mais ce sont là d’autres histoires...

La jeune Mélusine va par les chemins, elle arrive en terre de France et erre dans les forêts du Poitou. Au fil du temps, son cœur s’apaise et une belle nuit, elle lit dans les étoiles qu’elle est désormais capable d’aimer. Alors, comme le soleil se lève, du plus profond d’elle jaillit un rire pur et cristallin...

Et le temps passe encore et une belle nuit, elle lit dans les étoiles que désormais elle pourra elle aussi être aimée. Elle se rend alors à la fontaine de Sé, au milieu de la forêt de Colombiers. Là, elle quitte sa robe et entre dans l’eau claire pour s’y baigner au clair de la lune.

Cette même nuit, le jeune Raymondin galope dans la forêt . Droit devant lui, il ne fait rien pour éviter les branchages qui viennent lui déchirer le visage. Il a mal, la douleur le déchire car la fatalité a fait de lui un meurtrier. En effet, lors d’un terrible accident de chasse il a ôté la vie à son oncle Aimeri, le comte du Poitou.

Il galope pour oublier.

Si seulement il pouvait oublier !

Il galope sur sa monture hors d’haleine qui l’accompagne au bout de la folie...
La chevauchée maudite débouche dans une clairière où soudainement le cheval se met au pas. Raymondin pose pied à terre... et il s’approche de la fontaine, comme hypnotisé.

- Je t’attendais, lui dit la fée. Il n’y a pas de mots qui puissent te consoler, pas d’actes qui puissent revenir contre le temps passé. C’est le destin, nous devons y faire face car c’est le lot de toute créature qui pense et qui respire au monde.

Et Raymondin, en un clin d’œil, des profondeurs de la folie, des abîmes du désespoir, là où l’obscurité est si opaque que l’on s’y prend les pieds et que l’on tombe encore plus bas, et que l’on se relève pour tomber encore, et bien Raymondin est illuminé... par l’amour.

- Il faisait froid, dit-il. Mais cette étrange chaleur tout d’un coup... C’est vous ?
- Mais non, c’est toi !
- ...
- Je m’appelle Mélusine. Je vais t’accompagner et nous allons nous marier, Raymondin. Mais avant, tu dois promettre, tu dois me jurer que jamais que tu ne chercheras à me voir le samedi. A cette seule condition nous serons heureux.
Et Raymondin fait le serment attendu.

Mélusine lui conseille de retourner à la cour du nouveau comte du Poitou et de lui dire toute la vérité sur l’accident de chasse. Raymondin écoute son conseil, on lui pardonne, et il obtient même pour son mariage le fief de Lusignan.

Peut-être la fée a-t-elle tiré magiquement dans l’ombre les ficelles du destin en faveur de Raymondin... Qu’importe, les premières démonstrations au grand jour de ses pouvoirs sont spectaculaires : la nuit précédent les noces, elle bâtit une chapelle où a lieu la cérémonie et la forteresse de Lusignan dans laquelle le jeune couple s’installe.
Le bonheur est là, le pays est prospère.

Chaque nuit, Mélusine fait construire des châteaux, des abbayes et des chapelles, au petit peuple de la terre. Gnomes, lutins, farfadets, korrigans, à son service, de quelques pierres et d’un peu d’eau érigent les tours, clochers, dressent vers le ciel édifices et villes entières avant que le soleil ne reprenne sa course. Vouvant, Mervent, les forteresses de Tiffauge, Talmont et Partenay, la tour de Saint-Maixent, les tours de garde de La Rochelle et de Niort, l’église de Saint-Paul-en-Gâtine, et bien d’autres... Toutes ont eut le même architecte : Mélusine. Et si un curieux surprend la bâtisseuse au travail, elle s’arrête et laisse le chantier en l’état. C’est pour cette raison qu’il manque une fenêtre à Merrigoute ou la dernière pierre de la flèche de l’église de Parthenay.

Personne ne s’étonne ! Comme si c’était normal...

Parfois aussi on entend son rire enfantin qui soulage les peines les plus lourdes à porter.

L’amour qu’elle partage avec Raymondin est sans faille, limpide comme l’eau de la fontaine de Sé. Elle lui donne dix fils !

Dix enfants bien étranges... Bizarres comme on dit...

Antoine porte à sa joue une griffe de lion, Guion a un œil plus haut que l’autre, Geoffroy avec sa dent de plus d’un pouce, Urian avec un œil rouge et l’autre pers, Oron aux oreilles phosphorescentes semblables à celles d’un chien, Froimond gros nez, Thierry l’homme-singe, Raymond qui est transparent, Armand haut-comme-trois-pommes, et Renon le plus grand mais dont la langue traîne par terre.
La famille est riche, alors on ne pose pas trop de questions...

Mais tout de même
A bien y regarder
Quand on réfléchit un peu
Ça saute aux yeux !
C’est pas normal !
Pas normal...

Combien de Mataquas pourrissent le monde ? Combien de vipères...
Raymondin a un frère, le conte Forez.

- Ecoute-moi, mon frère, c’est le soucis de ton honneur et de ton renom qui a guidé mes pas. Ton bonheur seul m’importe et tu sais bien que je sacrifierais tout ce qui m’appartient pour toi. Ecoute-moi, mon frère, on jase en ville. Tes enfants, ta femme qui se cache une fois par semaine... M’est avis qu’elle pratique le coït, l’accorte bougresse, avec le démon !

Raymondin est noble et fier, alors au tout début, il refuse d’écouter les paroles de son frère. Manquer à sa promesse, trahir la confiance, il n’en est pas question une seule seconde...

Mais deux secondes...

Le venin, distillé, purifié, corrosif, coule...

On jase en ville...
Tes enfants...
Ta femme...
L’accorte bougresse...
M’est avis qu’elle pratique le coït !

Raymondin est noble et fier, alors il finit par douter. Sa confiance s’effrite. Un samedi, rongé jusqu’en son cœur crépitant, il se rend devant la porte interdite. Avec la pointe de son épée, il en perce le bois et il peut bientôt voir tout ce qui se trouve de l’autre coté.

Dans une immense cuve de marbre blanc, sa femme se baigne. Elle peigne ses longs cheveux, nue de la tête jusqu’au nombril. Dans l’eau trempe une gigantesque queue de serpent qui claque de temps à autres et projette des éclaboussures jusqu'à la voûte de la chambre.

- Trahison ! hurle Mélusine. Nous sommes, mon amour, tous deux damnés ! Toi parce que tu me perds à tout jamais et moi car je retourne au monde des esprits errants et sans abris !

Et elle disparaît par la fenêtre, comme une tornade, en poussant une longue plainte.

On prétend qu’elle n’abandonna pas ses enfants pour autant, et qu’elle revint régulièrement la nuit s’occuper d’eux, jusqu'à ce qu’ils fussent en âge de se passer d’elle. Ils grandirent, et selon la prophétie de Persine, donnèrent naissance à d’illustres lignées.

Trois mois avant la mort de Raymondin, qui s’était fait ermite à Montserrat, Mélusine apparut à chacun d’eux ; vision d’une femme tourmentée et gémissante, tournoyant seule en peine dans le ciel. De nos jours, on l’aperçoit encore lorsqu’une forteresse de la famille est vendue, ou bien encore lorsqu’un des héritiers de ses fils est proche du trépas.

Âme damnée, âme perdue, âme en peine...
Mélusine, la fée rieuse, la fée bâtisseuse.
Mélusine la fée amoureuse.

Plus je dirai et plus je mentirai.
Le récit de la fête est déjà la moitié de la fête
Un mot dit à l’oreille est parfois entendu de loin
On gagne toujours à taire ce qu’on n’est pas obligé de dire
Méfiez-vous des histoires...


Ecoute de Mélusine , par Les derniers trouvères
http://regorm.free.fr/expo/melusine.mp3
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Isis
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MessageSujet: Re: Contes et légendes   Contes et légendes EmptyMar 18 Jan à 12:57

RENCONTRE AU SOMMET


Direction Interstellaire de l’Elaboration des Univers (D.I.E.U.)

Bureau des secrétaires du PRESIDENT

– Allô ! Le service de contrôle du Temps Sidéral ?

– Je vous écoute.

– Ici le secrétariat du Président. Combien la petite planète Terre a-telle déjà effectué de révolutions autour de son étoile ?

– La planète bleue ? Patientez un petit siècle, je vous dis ça tout de suite.


Un siècle plus loin…


– Allô, excusez-moi de vous avoir fait attendre !

– Au contraire, vous avez fait vite ! Alors ?

– La terre a tourne cinq milliards et trois cent cinquante deux millions de fois environ autour du Soleil. Voulez-vous un chiffre plus précis ? Ça bouge très vite !

– Ça ira, merci. Combien lui en reste-t-il à faire ?

– Environ quinze milliards. Jusqu’à ce que le Soleil s’éteigne et marque la fin de tout son système.

– C’est le Patron qui veut savoir ça. Aura-t-Il le temps d’aller visiter les deux univers qu’on vient d’élaborer avec les nouvelles techniques ?

– Il faudra qu’Il fasse vite. Quand le système solaire disparaîtra, toute la région sera perturbée. Il serait préférable qu’Il soit de retour à moins qu’Il ne confie ses Codes.

– Vous savez qu’Il ne veut pas s’en séparer de ses fameux Codes, ses Dix Commandements, comme Il dit ! Même pas pour les confier à son Fils. Et pourtant tel Père tel Fils ! D.I.E.U., c’est leur truc à eux, bien que l’on dise pourtant qu’il y aurait un troisième associé, sans que personne ne sache très bien de qui il s’agit. C’est
un mystère ! Et c’est comme ça depuis les six éternités qu’il est au pouvoir.

– Déjà six éternités ! Encore une et il va falloir voter. Le temps passe vite !

– A qui le dites-vous !

– Et il faudra bientôt préparer les élections.

– Et ça ne va pas être facile avec l’opposition qui est de plus en plus agressive et qui veut nous empêcher de tout faire tourner en rond !

– Le S.AT.A.N.* ! Il paraît qu’il a fabriqué une espèce de planète tout feu tout flamme qui tourne à l’envers et selon une orbite triangulaire !

– Ça ne marchera pas ! Le Président s’en occupe ! Je ne lui donne pas un million de révolutions !

– On verra bien ! A bientôt, il faudra qu’on se voie avant la fin du Soleil et puis surtout avant les élections. Surveillez quand même la galaxie 3615 Antechrist. J’ai peur qu’elle ait tendance à flirter avec le S.A.T.A.N.

– Au revoir et merci pour le renseignement.

*S.A.T.A.N : Syndicat Anarchique de Tentations et d’Annulation des Normes
Note du traducteur



PARASITES SUR LA LIGNE


D.I.E.U.


Bureau des secrétaires du PRESIDENT


– Allô ! Le ministère des Communications à Moyennes Distances ?

– Je vous écoute !

– Ici le secrétariat du Président. Le Patron est furieux. Ses communications avec les systèmes stellaires sont en partie brouillées. Les messages sont parasités sur toute une région de la galaxie Voie Lactée. Il voudrait bien savoir ce qu’il se passe !

– Cela vient de la planète Terre.

– Mais c’est la préférée du Patron parce qu’elle est bleue.

– Eh ! Oui. Mais rappelez-vous. Il la trouvait tellement jolie qu’Il avoulu innover et Il y a installé la V.I.E*. Finalement ce n’est pas une réussite, cette pauvre planète est en train de devenir toute grise et sale ces derniers temps. Le Patron n’a pas du s’en apercevoir, sinon Il aurait fait quelque chose.
– Il a bien d’autres préoccupations ! Il est débordé le Patron ! Depuis qu’Il y a installé la V.I.E, Il ne s’est plus occupé de la Terre…. Mais ces brouillages dans leT transmissions ?

– D’après les techniciens, cela viendrait de tout un cortège de clameurs bruyantes ou même silencieuses qui émanerait de la planète bleue. Un mélange de prières, de plaintes, d’adorations, de louanges ou de sentiments de haine dont la concentration créerait par endroit des zones d’interférence. Et tout ce vacarme serait
adressé au Patron !

– Mais Il y est pour quoi, le Patron ? Pourquoi Lui ?

– Allez donc comprendre !

– De toute façon Il n’en a rien à faire le Président de tous ces bruits ! Comment peut-on arrêter ces parasites ? Supprimer la V.I.E ?

– Difficile à réaliser. On ne peut pas retirer la V.I.E sans abîmer la planète bleue et déséquilibrer tout le système solaire ! Dites au Patron qu’Il prenne son mal en patience et qu’Il laisse faire les choses comme elles ont été prévues par les normes d’origine. Il n’y en a plus pour très longtemps.

– Je connais quelqu’un qui ne va pas être très ravi et qui va passer sa
colère sur nous ! A bientôt et merci quand même !

– Salut. A la prochaine !

*V.I.E : Valeur d’Indépendance en Energie"

Claude Farkoa Histoires courtes, extraits
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Kinamoon
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MessageSujet: Re: Contes et légendes   Contes et légendes EmptyDim 23 Jan à 22:24

Ça ne lâche pas!
On se les gèle pas à peu près.
Brrr ! Y fait vraiment pas chaud !
Mais que j'en vois pas un... sacrer contre le frette.

Contes et légendes Baby2wb

Car le frette est notre sauveur !

Notre protecteur. Notre plus belle richesse.

Parce que si on est tellement à l'abri, ici, dans notre p'tit Québec,
de tous les grands problèmes de la planète,
c'est grâce au frette!

Regardez tous les endroits où ça va mal dans le monde. On les voit aux nouvelles.
Ce sont toutes des places où les gens sont en manches courtes!. L'Afrique,
l'Irak, Israël, Haïti, l'Amérique du Sud.

Le trouble est frileux !

Savez-vous pourquoi?
Parce que le trouble est frileux. Le trouble aime pas le frette.
Le trouble aime les endroits où il fait chaud.
Où il y a le beau soleil. Où il peut s'étendre et écoeurer le peuple longtemps.
Y est pas fou, le trouble.
Descendre dans la rue pour pitcher des roches, à 22 sous zéro, ça ne le tente pas.
Se battre pour un morceau de terre qu'il faut que tu passes six mois à pelleter,
y aime autant le laisser aux voisins.

C'est pour ça que Stéphan Bureau, il ne parle pas souvent du Groenland, de l'Islande,
du pôle Nord ou du pôle Sud dans ses manchettes. Le trouble ne va jamais là.
C'est sûr qu'il parle du Québec. Y a pas le choix, c'est le télé journal de chez nous.
Mais les troubles qu'il raconte, c'est pas des vrais troubles. Les hôpitaux, les écoles, Gaétan Frigon,
Théodore ou Garon, ça ne se compare pas à un génocide, à une révolution ou à une guerre civile.

Nos problèmes sont tellement niaiseux qu'ils n'en parlent pas ailleurs.
Pensez-vous qu'aux nouvelles d'Israël, le présentateur raconte les crises de
Pierrette Venne ou la saga des Expos? Non. En Israël, ils ne parlent jamais du Québec.
Mais au Québec, on parle tous les jours d'Israël. Pourquoi? Parce que là-bas,
il se passe des grosses affaires. Tandis qu'ici, il ne se passe que des peccadilles.
Pourquoi?
Parce que le trouble habite chez eux à l'année,
tandis qu'il ne vient jamais mettre les pieds ici, de peur de se les congeler!

Nous, on n'a pas besoin de bombe atomique pour nous protéger, une vague de froid,
ça vaut bien des armes de destruction massive.

Je vous le dis, le frette, c'est la paix. La sainte paix.

Si au Québec il faisait beau comme en Floride,
ça ferait longtemps que les Américains nous auraient annexés.

Au lieu de jouer au hockey, nos garçons seraient poignés à encercler l'Irak.
Patrice Brisebois, il verrait que c'est pas mal plus stressant que de
se faire huer par 10 gars chauds. Mais grâce à notre climat,
les Américains n'ont jamais rien voulu savoir de notre patrie.

Et c'est ce désintéressement généralisé du monde entier
pour les pays frettes qui nous sauve de tous les grands conflits majeurs.

C'est tellement pas attirant, un pays glacé, que même nous,
qui habitons là, on n'en veut pas. À tous les référendums, on nous demande:
«Voulez-vous de ce pays?» Et on répond toujours: «Non merci!»
Pensez-vous qu'un autre pays va se donner la peine de venir se battre
pour conquérir un pays que ses propres habitants rejettent?
Pourquoi se battre pour un pays où on ne terminera même pas tes jours?
Se battre pour les terrains de golf de la Floride,
OK! Mais se battre pour quelques arpents de neige, franchement!

Cela saute aux yeux. Si nous vivons dans un endroit paisible,
où même les révolutions sont tranquilles, et que le pire qu'il peut arriver,
c'est le verglas, c'est grâce à notre climat nordique.

Donc, au lieu de sacrer contre le froid et d'essayer tant bien que mal de
se plaindre, car on a les lèvres gelées, remercions le ciel en grelottant
de nous avoir offert une contrée polaire. Prions fort pour que le monde entier
continue de nous ignorer et pour que l'effet de serre ne nous réchauffe pas trop vite.
Vive la paix frette !
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Isis
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MessageSujet: Re: Contes et légendes   Contes et légendes EmptyLun 24 Jan à 20:40

Joli, Kina Amour

------------------------------------------------------------------------
http://www.contes-irlandais.com/#

cliquez sur le dragon pour continuer et ensuite sur le cercle de pierre
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MessageSujet: Re: Contes et légendes   Contes et légendes EmptyDim 6 Fév à 13:01

Un très joli conte pour enfant fait par deux tites jeunes, qui l'éditent elles-mêmes

Site très mignon aussi Smile

http://www.pleuspasnuage.fr
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Isis
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MessageSujet: Re: Contes et légendes   Contes et légendes EmptyJeu 10 Fév à 12:40

L'histoire de la nouvelle année

Conte chinois


Contes et légendes Dragon31




Il y a bien longtemps, quand des dragons puissants vivaient sur la terre et dans les mers, personne à Taiwan ne célébrait le nouvel an lunaire. Même, dans un certain village, ce jour était le plus mauvais jour de l'année parce qu’un habitant avait tué un dragon des mers. Tout le monde sait que c’était une chose terriblement malheureuse à faire car le fantôme du dragon revenait hanter le village chaque année à l'aube du nouvel an.

Lorsqu’il apparaissait, il secouait son horrible tête et hurlait : « J'ai faim. Donnez-moi un fils premier-né à manger! »

- « Non! non! Nous ne ferons pas ça !" répondaient les villageois en pleurs."Nous ne vous donnerons pas d'enfant à manger!"

- "Alors je vous tuerai tous!" Et le fantôme de dragon soufflait son haleine puante et chaude en direction du village. La fumée s’insinuait partout et les villageois commençaient à tousser. Certains perdaient même connaissance. Le plus sage du village, se rendant compte que le fantôme de dragon pourrait facilement les faire tous mourir, décida à contre-cœur de donner un garçon premier-né afin de sauver le reste du village. Il espérait qu’avec cette offrande, jamais plus le fantôme du dragon ne reviendrait.

Mais hélas! année après année, le fantôme de dragon revenait et année après année, une famille devait sacrifier son fils premier-né pour satisfaire la voracité de l’animal.

Jusqu'à une certaine année...

Comme le voulait la tradition, quatre jours avant le nouvel an lunaire, le prêtre Taoïste quittait le temple et s’en allait à travers le village jusqu’à la maison de l’infortunée qui devait sacrifier son premier enfant. Comme il marchait en direction de la crique, là où se trouvait la maison de la Veuve Teng, tous les villageois se demandaient avec hésitation:

"Où va-t-il cette année ?"

"Chez la Veuve Teng." dit une femme

"Oh non pas chez elle. C'est son seul enfant !" s’écria une autre.

Les voisins de la Veuve Teng s’étaient rassembles tout autour de la maison. Ils s’attendaient à entendre des cris de douleur au moment où elle apprendrait la terrible nouvelle. Mais rien. Aucun son ne parvenait de sa petite maison. Lorsque le prêtre repartit, ils se sont précipitèrent pour voir ce qui se passait. Ils la trouvèrent assise dans sa cuisine.

- "Le prêtre ne vous a pas dit les nouvelles ?"

- "Oui, il m'a dit," répondit la veuve calmement.

- "Mais pourquoi ne pleurez-vous pas ?"

- "Parce que je n'ai pas de temps pour pleurer" leur dit la Veuve Teng. " Je pense à une façon de rouler le fantôme de dragon. Il n'aura pas mon fils."

Pendant trois jours et trois nuits, elle arpenta le sol, essayant d’échafauder un plan. De temps en temps, elle faisait une pause et regardait son fils qui jouait dans la cour. Elle priait aussi à l’autel de ses ancêtres tous les dieux dont elle connaissait les noms.

Lorsque son fils s’endormait, elle s’asseyait à côté de lui et lui caressait doucement le visage qui ressemblait tellement à ce lui de son père. Elle alla même consulter la diseuse de bonne aventure, les prêtres et chacun dans le village. Mais personne ne savait que faire. La situation semblait désespérée.

Lasse de tant attendre, de tant marcher, de tant prier, elle s’endormit épuisée sur le sol devant l’autel des ancêtres de la famille. Son fils qui l'avait vue se dit qu’il ne devait absolument pas l’éveiller car elle rêvait peut-être et il ne voulait pas lui couper son rêve…

Bien lui en prit car effectivement sa mère rêvait. Parce qu’elle n’avait pas dormi durant trois jours, une masse de rêves lui venaient dans un ordre décousu. Elle voyait des dragons et des fantômes, la peur et la crainte, des enfants innocents et de la douleur, du sang et de grands bruits et puis de la joie, le tout tourbillonnant dans sa tête.

Quelque heures avant l'aube, elle s’éveilla et doucement secoua sa tête encore douloureuse d’avoir tant rêvé. Et alors, le miracle se produisit. Les images décousues s’assemblèrent et elle su ce qu’il fallait faire.

Les dragons de son rêve avaient peur de deux choses : peur de la vue de sang et peur des bruits violents. Quand quelqu'un a peur, il s’enfuit en général en courant. Mon plan sera simple, se disait-elle :

-Je mettrai le sang sur ma porte et je ferai tant de bruit que le fantôme du dragon sera effrayé et partira en courant…Du sang ... je suis si pauvre que je n'ai pas même un poulet à tuer pour prendre son sang."

Elle prit son couteau le plus pointu et se coupa au doigt, laissant gouttes à gouttes couler son sang sur un tissu jusqu'à ce que toutes les gouttes jointes ensemble recouvrent entièrement l’étoffe. Elle prit le tissu et l’accrocha à l'extérieur, sur sa porte.

"Maintenant faire des bruits violents… Les pétards seraient le mieux mais je n'en ai pas. Je suis si pauvre que je ne pourrai pas en acheter et en plus, il n’y a aucun magasin ouvert aujourd’hui".

Elle réfléchit et pensa aux bambous. Elle savait que lorsque des morceaux de bambou brûlent, ils se fendent dans un bruit épouvantable. Elle prit son couteau pointu, elle s’en alla dans le froid afin de couper une douzaine de grands morceaux de bambou. Elle les plaça en pyramide devant sa porte juste au-dessous du tissu taché de sang. Ainsi disposés, ils brûleraient rapidement et éclateraient tous à la fois.

"Quand devrais-je allumer le feu ? Juste à temps. Ni trop tôt, ni trop tard. Afin qu'il éclate dans le visage du fantôme de dragon".

Elle alluma une petite torche et s'accroupit dans l’embrasure de la porte, attendant l'aube et la venue du fantôme du dragon.

Elle attenduit et attendit. Il lui semblait, tellement elle attendait, que le soleil était gelé au-dessous de l'horizon et ne monterait pas aujourd’hui. Tout était calme, si calme que le seul bruit qu’elle entendait les coups de son cœur. Finalement la lune et des étoiles ont commencé à disparaître du ciel.

Faiblement, elle entendit enfin le hurlement du fantôme du dragon.Etait-il temps d’allumer le feu ? Non, le fantôme du dragon était trop loin.

Chacun dans le village était tapi dans son lit sous les édredons et les couvertures. Personne ne dormait, sachant que la Veuve Teng attendait le fantôme du dragon et allait perdre son seul fils. Seul, celui-ci dormait du sommeil d’un ange.

On entendit un hurlement. Le fantôme de dragon devait être en bas, au centre du village. Il était temps pour elle d’allumer les bambous. La Veuve Teng prit sa lanterne, l’inclina vers la pyramide et l’enflamma.

Elle entendait la terre qui tremblait sous le poids du fantôme du dragon qui marchait vers sa petite maison. Il descendait à présent sa ruelle, il s’approchait…

Arrivé devant chez elle, le fantôme de dragon s'arrêta devant la maison et d'un coup, vit le linge taché de sang! Effrayé, il se mit à hurler si fort que tous ses os tremblèrent.

Au même moment, le feu de bambou éclata. Ce fut trop pour le fantôme du dragon ,et, terrifié par la vue de sang humain et les bambous qui éclataient ,il s'enfuit en courant le plus loin possible du village.

Et la Veuve Teng ? Elle se laissa tomber à genoux et de grosses larmes coulèrent sur ses joues.

Les gens du village accoururent. Les cloches se mirent à sonner et de tous les côtés, les gongs célébraient ce grand jour tandis que les pétards faisaient éclater la joie !

Et depuis ce jour, chaque année, dans chacun des villages, on met le sang des papiers rouges autour de sa porte et on allume des pétards bruyants à l'aube et depuis lors, le fantôme de dragon n'est jamais revenu.
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MessageSujet: Re: Contes et légendes   Contes et légendes EmptyLun 14 Fév à 21:19

L'histoire de la Saint-Valentin

La plupart des rites qui étaient associés à la Saint-Valentin sont maintenant disparus. Autrefois, les amoureux devaient fabriquer eux-mêmes leur carte et composer leur déclaration d'amour. Tout cela se faisait dans l'anonymat... Au Moyen Âge, on appelait "valentin" le cavalier que chaque fille choisissait pour l'accompagner lors de sorties. Le cavalier devait faire un cadeau à la fille. C'est aussi le 14 février que les jeunes filles essayaient de deviner comment serait leur futur mari. Pour cela, elles regardaient les oiseaux: si elles voyaient un rouge-gorge, elles se marieraient avec un marin, un moineau signifiait un mariage heureux, mais avec un homme peu fortuné, tandis qu'un chardonneret indiquait un mariage avec un homme riche. Au fait, il me semble avoir vu des oiseaux... Et toi?
En ce qui concerne l'identité de saint Valentin, les historiens ne sont pas en accord. Au total, sept saints chrétiens prénommés Valentin sont fêtés le 14 février! Lequel est à l'origine de cette fête? Mystère!

La plupart des historiens croient que la Saint-Valentin est associée aux Lupercales romaines. Les lupercales étaient des fêtes annuelles célébrées le 15 février en l'honneur de Lupercus, le dieu des troupeaux et des bergers. Ces fêtes marquaient le jour du printemps, dans l'ancienne Rome. Pour cette occasion, on organisait une sorte de loterie de l'amour. Cela consistait à tirer au hasard le nom des filles et des garçons inscrits, de façon à former des couples qui sortiraient ensemble tout le reste de l'année! Ouf! Un an, c'est long! J'espère que le hasard faisait bien les choses...

De nos jours, un amoureux se doit d'offrir un petit mot doux, des fleurs ou du chocolat à sa préférée, lors de la Saint-Valentin... (J'écris cette dernière phrase simplement au cas où mon amoureux viendrait à la lire!) Bonne Saint-Valentin à tous!



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MessageSujet: Re: Contes et légendes   Contes et légendes EmptyLun 14 Fév à 23:04

Kinamoon a écrit:
Pour cela, elles regardaient les oiseaux: si elles voyaient un rouge-gorge, elles se marieraient avec un marin, un moineau signifiait un mariage heureux, mais avec un homme peu fortuné, tandis qu'un chardonneret indiquait un mariage avec un homme riche.

Un jour de St Valentin, ma voisine a vu 2 tourterelles posées sur le rebord de sa fenêtre... 6 mois plus tard, elle épousait un pigeon...

Rit Rit Rit Rit Rit
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Isis
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MessageSujet: Re: Contes et légendes   Contes et légendes EmptyLun 7 Mar à 13:14

Comment le ciel est devenu si grand



Conte indien


C'était il y a longtemps, lorsque le ciel était trop bas. Il était si bas qu'il n'y avait pas de place pour les nuages. Il était si bas que les arbres ne pouvaient pas pousser. Il était si bas que les oiseaux ne pouvaient pas voler.

S'ils essayaient, ils se cognaient aux arbres et aux nuages.

Mais ce qui était plus pénible encore, c'était que les hommes adultes ne pouvaient pas se tenir debout, bien droits comme leurs corps le leur demandaient. Ils devaient marcher tout penchés, en regardant leurs pieds et ne voyaient pas où ils
allaient.

Les enfants ne connaissaient pas ce problème. Ils étaient petits, ils pouvaient se lever aussi droits qu'ils le souhaitaient. Ils ne marchaient pas en regardant leurs pieds et pouvaient voir où ils allaient.



Contes et légendes Conte16ho

Ils savaient par contre qu'un jour, ils deviendraient des adultes et qu'ils devraient marcher tout penchés en regardant leurs pieds à moins que quelque chose ne se passe.

Un soir, tous les enfants se réunissent et décident de relever le ciel. Les quelques adultes qui les écoutent rient sous cape mais soudain, ils voient les enfants lever de longs poteaux vers le ciel. Un, deux, trois, quatre...

Un cri énorme retentit UUU-UHHHH ! Mais rien ne se passe.

Le ciel reste comme il a toujours été. Les arbres ne peuvent toujours pas grandir. Les oiseaux ne peuvent toujours pas voler. Il n'y a toujours pas de place pour les nuages et les adultes marchent toujours courbés en regardant leurs pieds sans voir où ils vont.


Contes et légendes Conte219cxContes et légendes Conte221jb

Le lendemain, les enfants recommencent avec des poteaux plus longs. Un, deux, trois, quatre...

Un cri énorme retentit UUU-UHHHH ! Mais rien ne se passe.

Le soir suivant, les enfants (qui sont persévérants) essayent encore. Ils prennent des poteaux encore plus longs.

Un, deux, trois, quatre...

Un cri énorme retentit UUU-UHHHH ! Mais rien ne se passe.

Le quatrième soir, ils ont trouvé de très, très, très longs poteaux, les plus longs qu'ils pouvaient trouver et ils se sont mis à compter.

Un, deux, trois, quatre...

Un cri énorme a retentit UUU-UHHHH ! Et le ciel s'est soulevé.


Contes et légendes Conte34ex

Depuis ce jour, le ciel est à sa place.
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MessageSujet: Re: Contes et légendes   Contes et légendes EmptyMar 22 Mar à 13:59

Un conte d'origine inconnue....

L'île



Contes et légendes Paysage%20ilot



Au début, ce fut le chaos. La terre s'est mise à gronder et je fus arrachée, transportée, éloignée de mon père, de ma mère, du reste de l'archipel. J'ai longtemps dérivé sur les océans sans fin. Les tempêtes étaient fréquentes et encore aujourd'hui je ne sais comment j'ai pu m'en sortir sans me désagréger.
Puis ce fut le silence. Les éléments se calmèrent. Pas immédiatement : cela prit des milliers d'années, des ères peut être.

Je ne dérivais plus. Je m'étais fixée sur une crête, au milieu des eaux puisque c'est mon milieu naturel. J'étais seule. J'avais eu le temps de pleurer toutes les larmes (salées) de mon corps de sable mais je goûtais maintenant la solitude.

J'avais été coincée dans le petit groupe d'îlots de mon enfance et j'avais souvent souhaité un cataclysme pour rompre cet attachement. Enfin c'était chose faite... J'étais seule et bien contente de l'être.

Les jours s'étiraient lentement au soleil. Une barrière de corail s'était accumulée et protégeait ma grève des assauts de la mer. Je me laissais dorer la côte. Nonchalamment. Les rares pluies suffisaient à combler ma verdure et la faune naissante en mon centre : des rongeurs, quelques invertébrés et beaucoup, beaucoup d'oiseaux.

Ils m'intriguaient : s'ils avaient pu voler jusqu'à moi en si grand nombre (certains jours, j'en étais couverte et leurs cris perturbaient mon sommeil tellurique), c'est que je n'étais pas si éloignée que cela d'une autre terre. Peut-être même d'un archipel, comme celui de mon enfance. Mais je me gardais bien de me détacher pour m'en approcher. Je n'allais pas renoncer si facilement à ma quiétude.

Je me fiais ainsi aux éléments pendant des centaines, des milliers d'années encore jusqu'à ce qu'un changement dans le comportement des oiseaux m'alerte. Moins de pépiements, moins de caquétements, moins de plumes, moins de graines, moins de nids, moins d'œufs... Moins d'oiseaux ! Mais pourquoi s'étaient-ils tous enfuis ?

J'ai mis un certain temps à comprendre que j'avais vieilli seule... et, hum ! pas très bien vieilli... Ma faune m'avait fuie parce que ma flore, plus aussi luxuriante que dans ma jeunesse ne suffisait plus à sa subsistance. J'étais pelée, sèche, pas très avenante.

Mon appétit pour la solitude m'avait trahi. Depuis quelques temps d'ailleurs, je me voyais partir : ma grève s'était rétrécie, mangée par le ressac que les coraux n'arrêtaient plus. Mes cocotiers n'avaient plus de têtes... décapités par les cyclones !

La sécheresse avait tari mes sources. Je devais faire piètre figure au milieu de l'océan. Et maintenant que j'y songeais : aucun marin aventureux n'avait jamais foulé mes plages d'un pas conquérant. Ah ça ! Je la payais chère ma solitude !

Papa, maman, mes chers frères, mes petits îlots chéris, où êtes-vous ?

Le chagrin était si fort que je résolus de partir à la recherche de mon archipel perdu. Et même si je ne devais pas retrouver mes proches, je m'arrêterais au premier atoll que je croiserais... je leur demanderais de l'aide, je m'intégrerais sagement dans leur écosystème, sans faire de vagues, comme une gentille petite île du tertiaire que je suis.

Mais je devais apprendre à mes dépens qu'on ne se débarrasse pas de ses sédiments aussi vite. Malgré tous mes efforts pour m'arracher à mon milieu, je suis restée figée sur mon talus, rivée à ma crête. En exactement 15.789 ans, j'ai bougé de 23 centimètres... et encore, pas par mes propres moyens : un tremblement de terre sous-marin. Il paraît que ça arrive parfois. Enfin, tous les 30.000 ans environ.

Alors j'attends. Seule.


Contes et légendes Paysage20ilot0pd
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MessageSujet: Re: Contes et légendes   Contes et légendes EmptySam 26 Mar à 20:27

TOUS MES BALLONS


Conte belge

Contes et légendes Ballons1tw


Gris. Il faisait tout gris ce matin-là. Grisaille et brouillard. Alors, avec papa
et maman, on est allé promener Filou au parc. Filou, c'est mon chien.
Au parc, il y avait un monsieur qui vendait des ballons de toutes les couleurs.
Comme on était quatre, papa a acheté quatre ballons ; mais c'est moi qui les
ai tous reçus. J'étais content, je marchais en regardant en l'air. Il y avait un
ballon rouge, un jaune, un bleu et un blanc ; je les tenais en mains par les
ficelles et j'avais l'impression que j'allais m'envoler.

A partir de ce moment, j'eus toujours des ballons accrochés aux mains.
Ainsi, j'oubliais le temps gris. Je vivais le nez en l'air et j'étais heureux.

Puis, un jour, Filou est mort.
Et j'ai été promener tout seul dans le parc.

J'étais perdu dans mes pensées ; je ne l'ai pas vu venir. Pendant que je
marchais, un monsieur gris est sorti de l'ombre et s'est approché de moi.
Il avait sans doute une épingle en main car, tout d'un coup, il a fait un geste
et, PAF ! mon ballon jaune a éclaté. Le méchant bonhomme, lui, a éclaté
de rire et s'est enfui en courant.

Moi, j'ai pleuré. Beaucoup.
Ensuite, il s'est produit quelque chose d'étrange.
Quand j'ai relevé la tête, je n'avais plus que trois ballons, mais on aurait dit
que le blanc avait un peu jauni, on aurait dit que le ballon jaune avait déteint
sur le blanc en éclatant. Drôle… Dans mon cœur, j'ai alors senti une chaleur,
comme quand Filou me donnait une lèche ; ça m'a fait du bien.

Du temps a passé. Avec trois ballons accrochés aux mains, le nez en l'air,
j'étais content.

J'aime autant vous prévenir, tout n'est pas rigolo dans mon histoire.
Un jour, papa est parti.

Pourquoi ? Je ne sais pas trop. Où ? Je ne sais pas vraiment non plus.
Je sais seulement que j'étais très triste.
Et j'ai été promener tout seul dans le parc.
J'étais perdu dans mes questions ; je ne l'ai pas vu venir. D'un geste brusque,
il a enfoncé son épingle dans mon ballon rouge. BANG !
Puis le méchant bonhomme s'est encouru en riant.

]Moi, j'ai hurlé. Ça faisait tellement mal.

Il s'est à nouveau produit quelque chose d'étrange.
Quand j'ai relevé la tête, je n'avais plus que deux ballons, mais on aurait dit
que le blanc avait un peu rougi, on aurait dit que le ballon rouge avait déteint
sur le blanc en éclatant ; et aussi sur le jaune qui s'y trouvait déjà. En sorte
que mon ballon blanc était blanc, rose, rouge, orange et jaune. Chouette !

J'ai senti alors que mon cœur se serrait, comme quand papa me serrait dans
ses bras. C'était bon, ça faisait du bien.

Du temps a passé. Avec deux ballons, un dans chaque main, le nez en l'air,
j'étais content.

Je vous ai prévenu, hein, tout n'est pas rigolo dans mon histoire.
Maman est tombée malade. Ça arrive.
Oui, j'ai été promener tout seul dans le parc.
Non, je n'ai pas vu venir le méchant bonhomme, j'étais perdu dans ma
tristesse. BOUM !

Cependant l'étrange phénomène s'est encore produit.
Quand j'ai fini par relever la tête, je n'avais plus qu'un ballon, le blanc, mais
on aurait dit que, cette fois, il avait bleui. Et pas seulement bleui car, vu qu'il
y avait déjà du rose, du rouge, de l'orange et du jaune, mon ballon avait
maintenant toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Super !

Et j'ai senti que mon cœur se gonflait comme quand maman me faisait un
câlin le soir. Au-dedans de moi, il y avait un ballon prêt à s'envoler.

Du temps a passé. Je ne lâchais pas mon unique ballon, il était bien trop
beau. Quand je me promenais dans le parc, en le regardant, je me sentais
moins seul.

Je l'ai vu venir.
Le vilain monsieur gris est sorti de la grisaille et du brouillard. Il venait vers
moi avec un affreux sourire et j'ai vu l'épingle qui brillait dans sa main.
Oh, non !
Les deux mains cramponnées à mon ballon, je suis tombé à genoux et j'ai
fermé les yeux. Mon cœur a éclaté.

Plus tard, quand j'ai ouvert les yeux, je n'ai d'abord vu qu'une ficelle ; la
ficelle qui retenait le ballon pendait là, vide, entre mes mains.

Puis, j'ai relevé la tête, il n'y avait plus là-haut que le bleu du ciel.
Le bleu du ciel ? !

Mais oui, le ciel était bleu, l'herbe était verte, une fille en rose courait avec
un chien noir et blanc. Il y avait plein de gens et plein de couleurs.

En explosant, mon ballon arc-en-ciel avait répandu toutes ses couleurs,
comme s'il avait déteint sur ce monde gris.

Depuis lors, tout l'univers est devenu joliment coloré. Même très beau.
Et je suis heureux.


Conte Christian Nofret/ dessin Catherine Bastère-Rainotti
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MessageSujet: Re: Contes et légendes   Contes et légendes EmptySam 9 Avr à 2:52

Des conteurs rassembles pour une fete, voici le lien, vous cliquez su un nom, vous mettez le son et vous écoutez Amour

http://www.mondoral.org/web/index.php?pg=fetedelaparole
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MessageSujet: Re: Contes et légendes   Contes et légendes EmptySam 9 Avr à 3:26

L'éternité

Un petit arbre poussait en forêt. Et plus il poussait
et prenait de la force plus il admirait l'étendue infinie
du ciel au-dessus de ses branches.

Ce ciel et ces nuages semblaient lui parler un langage
lointain. Et l'arbre se prit à imaginer que le vent lui
rapportait des nouvelles de l'infini. Plus il grandissait et
plus il avait envie de vivre pour toujours. De s'arracher à
sa terre pour partir loin, très loin.

Un jour, le forestier passa près de l'arbre. Comme
c'était un homme bon, il sentit que l'arbre n'était pas
complètement heureux. Il lui demanda :

- Que t'arrive-t-il ? Qu'est ce qui te trouble ?

Le petit arbre hésita mais lui répondit :

- Je désire plus que tout vivre pour l'éternité !

- Peut être que ce sera possible, peut être... répondit
le forestier de manière énigmatique.

Le temps passa et l'arbre était maintenant grand et fort.
Le forestier qui passait par là lui demanda pour la seconde fois :

- Et maintenant, veux-tu toujours vivre pour l'éternité ?

- Oh oui répondit l'arbre, j'en rêve !

- Je pense que je peux t'aider mais il va falloir me faire
confiance : je vais devoir te couper.

L'arbre était surpris : "je voulais vivre pour toujours et
toi tu me dis que tu vas me tuer. Comment pourrai-je te faire
confiance ?"

- je sais que cela paraît étrange, mais c'est pourtant la
solution. Je te promets que, si tu te laisses faire, tu vivras
pour toujours."

Après avoir longuement réfléchi, l'arbre accepta la
proposition du forestier et bientôt la scie fit son office.
l'arbre souffrit en silence et tomba dans un grand fracas de
branches cassées.

Son tronc fut débité en planches et les planches en planches
encore plus fines jusqu'à ce qu'il ne reste de l'arbre que le
meilleur de son coeur.

Puis l'arbre atterrit dans les mains d'un violoniste réputé,
qui le laissa dans sa boîte à violon pendant des années. L'arbre
souffrait beaucoup et désespérait de son sort en se reprochant
d'avoir fait confiance au forestier.

Un jour cependant, la boîte s'ouvrit et le violoniste, en
caressant l'arbre, le prit délicatement entre ses mains. "Le moment
est parfait : ton bois a gentiment travaillé et le son que tu vas
rendre sera un enchantement" dit l'artiste en commençant à frotter
l'archer sur le corps du violon.

Alors les cordes vibrèrent et le corps du bois résonna d'une
pure mélodie. Les notes rappelèrent à l'arbre la vision d'infini qui
l'avait ému en regardant le ciel. Il songea aux oiseaux et aux nuages,
à ce désir d'éternité qui l'avait animé pendant toute sa vie. Et il
comprit : un pur son, une pure musique, une musique pour l'éternité...


Auteur inconnu
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MessageSujet: Re: Contes et légendes   Contes et légendes EmptyMar 10 Mai à 12:37

Cululus et Spacia




Contes et légendes Cumulus



Il y a bien longtemps… bien longtemps… Il existait une planète bleue qui tournait autour d’une étoile. Il y a bien longtemps, bien longtemps… Et il paraît qu’elle existe encore aujourd’hui.

Certains enfants savants assurent maintenant que cette histoire s’est passée il y a plusieurs milliers d’années… Et que la planète bleue fut appelée la Terre…Et que l’étoile fut appelée Soleil…

Il y avait alors, au-dessus de la planète, un grand nuage blanc beaucoup plus grand que les autres nuages.

Déjà, à cette époque lointaine, la Terre tournait doucement sur elle-même, comme il paraît qu’elle tourne toujours aujourd’hui et qu’elle continuera de tourner encore pendant beaucoup de temps.

Mais le Nuage Blanc, lui, ne bougeait jamais. Il aurait pu, s’il l’avait voulu, ou plutôt si ses habitants l’avaient eux-mêmes souhaité, s’en aller naviguer dans les océans de l’espace et disparaître au loin. Mais non, tout le monde était heureux sur le Nuage Blanc, auprès de la planète bleue et personne, jamais, n’avait voulu changer de pays, de mémoire d’habitant du nuage.

Pourtant les enfants très savants racontent entre eux qu’il fut un chef de village, sur le Nuage Blanc, qui voulut un matin changer de galaxie en emmenant sa famille et les meilleurs de ses amis. Mais, personne ne désirant le suivre, il partit tout seul à la recherche d’autre part. On dit qu’il arriva sur un astre merveilleux qui ressemblait à la Terre. Il s’appelait Apollo…

Mais ceci est une autre histoire et nos jeunes savants ne veulent en parler…

Le grand Nuage Blanc s’appelait Esclarmonde, si l’on en croit le souvenir de ses habitants bien que ceux-ci n’eussent jamais eu l’occasion de prononcer ou même de penser ce nom.

Esclarmonde avait un roi qui, selon ce que disent les conteurs anciens, était le père de tous les citoyens du nuage. Il était grand, jeune et très beau, mais il était le seul à posséder une ride à la naissance du nez. Et, bien que ses yeux fussent sans couleur, car les couleurs n’existaient pas sur le Nuage Blanc, son regard était plein de douceur et son sourire était de celui qui aime et est aimé.

Le roi d’Esclarmonde se nommait Agamemnor.

En ce temps-là, la Terre tournait sous le Nuage Blanc dans un calme limpide. Et combien cette planète était jeune et belle à cette époque de la vie ! Elle était rouge et bleue et verte et arc-en-ciel. Les froids amas de glace n’existaient pas aux pôles, pas encore… Pas encore la folie des lianes échevelées, des tropiques brûlés, des chasseurs à l’affût. Les adultes n’existaient pas, ni les armes ni les outils. Les enfants n’avaient pas grandi, pas encore… Mais il y a de cela bien longtemps…

Les deux plus jeunes enfants du roi Agamemnor s’appelaient Cumulus et Spacia. Peut-être avaient-ils dix ans, peut-être huit. On ne savait jamais très bien son âge sur Esclarmonde car on y vivait très vieux, si vieux que le temps n’avait guère d’importance. En fait, il semble que la mort était inconnue sur le Nuage et il est certain qu’il n’y avait pas de cimetière.

Cumulus et Spacia étaient de jeunes enfants très semblables à ceux de la Terre. Souvent sages mais pas toujours. Ils étaient espiègles comme des chatons, avides de découvertes comme des oiseaux…

Souvent, se mettant à plat ventre sur le bord du nuage et se penchant un peu, ils regardaient au-dessous d’eux la planète qui tournait. Et c’était alors un spectacle dont ils ne pouvaient plus détacher leur regard. Les grappes de couleurs des arbres et des fleurs tremblaient sous la lumière et se baignaient dans les rivières. Les lièvres et les biches avec le sanglier buvaient dans les fontaines. Et les enfants jouaient. Charlemagne était encore inconnu sur la Terre et l’école n’existait pas… Cumulus et Spacia regardaient…regardaient… Mais bien sûr ils étaient un peu tristes car leur cœur était plein d’une foule de désirs qu’ils ne pouvaient réaliser. Ils contemplaient les fleurs qui tournaient jusqu’à ce que la nuit eût fait s’endormir la lumière. Car il n’y avait pas de couleurs sur Esclarmonde, je vous l’ai, je crois, déjà dit et les fleurs ne montaient jamais jusque sur le Nuage. On prétend cependant qu’on y vit un matin pousser un edelweiss. Ce devait être un aventurier qui s’était envolé dans une vapeur de rivière. Mais il ne resta que quelques heures et s’en alla plus loin. Peut-être à la recherche d’Apollo…

Un matin plein de lumière, alors que Cumulus et Spacia étaient penchés sur le bord du nuage et regardaient les couleurs de la Terre qui défilaient lentement sous les rayons du soleil, une forte tempête s’éleva qui dispersa les petites nuées satellites, lesquelles planaient autour d’Esclarmonde. Ces petites nuées avaient pour mission de protéger le royaume d’Agamemnor contre les méchants nuages noirs qui, parfois, couraient dans le ciel à la recherche de mauvaises plaisanteries : les vilains Nimbus aux grosses joues grises.

Voyant que le grand Nuage Blanc n’était plus entouré, provisoirement, par les petites nuées et avant que celles-ci n’aient le temps de se regrouper autour de lui, un gros Nimbus tout triste s’élança vers Esclarmonde et heurta de son gros ventre l’endroit où se trouvaient les deux enfants. Il y eut alors une grande catastrophe dont les habitants du Nuage parlent encore à mots craintifs lorsque des vents un peu violents secouent le royaume. Sous le choc, une petite partie d’Esclarmonde se transforma en fines gouttes d’eau et tomba sur la Terre, entraînant dans sa chute Cumulus et Spacia. Très vite, bien sûr, les petites nuées se précipitèrent vers les enfants pour essayer de les rattraper mais elles ne purent que freiner leur course vers la planète et éviter ainsi qu’ils se blessent en tombant. Ce fut d’ailleurs, dit-on, à cette époque, que les enfants de la Terre, en les voyant planer lentement dans le ciel s’amusèrent à inventer ce qu’on appelle maintenant des parachutes…

En ce temps-là, il y a bien longtemps… bien longtemps…, les habitants de la Terre ne s’exprimaient que dans le langage des fleurs. Et si à notre époque, le temps de l’homme-roi, les fleurs ne parlent plus, ni les feuilles, ni les arbres, ni les herbes (peut-être seul encore le vent leur fait-il exhaler un soupir), il ne faut pas penser qu’elles ont à jamais perdu la parole. Il faut se dire, simplement, que le bruit et les cris des hommes leur ont fait inventer le besoin de se taire, mais peut-être qu’un jour …Ho ! ceci est une autre histoire et les enfants savants ne veulent en parler car ils gardent pour eux ce qu’ils savent en rêve…

En cette époque, donc où chacun parlait fleur, où les animaux et les hommes n’étaient encore que des enfants, la reine de la planète s’appelait " Orchidée ". Elle était de formes étranges et très différente des autres plantes de la Terre. Ses pétales retombaient en volutes de soie et ses couleurs étaient semblables à celles d’une aurore. Ses feuilles, finement labiées, s’élançaient comme en une prière vers l’immensité des cieux et semblaient vouloir s’enrouler autour des rayons du soleil. Elle était belle et lumineuse et bonne et juste et fière et brave… Mais elle avait très soif car il n’avait pas plu depuis très très longtemps et les plantes autour prenaient en signe de tristesse une couleur de deuil.

Voici pourquoi les fines gouttes d’eau qui tombèrent d’Esclarmonde emplirent de joie le cœur de l’Orchidée qui but, qui but et abreuva les fleurs de son palais. Mais la Reine s’aperçut bientôt que la pluie n’était tombée que sur une seule petite partie de la planète et que beaucoup d’autres plantes étaient encore assoiffées. Alors, entourant de ses feuilles son front multicolore, elle versa tout d’abord beaucoup de larmes de rosée. Puis, s’étant inclinée, elle ferma son regard au pollen de souffre, replia ses pétales aux couleurs d’univers et se mit à prier...

Elle implora longtemps, longtemps… espérant un déluge. On parle discrètement d’une ombre qui passa qui s’appelait Noé…

Bientôt l’espoir chassa la tristesse et la Reine Orchidée retrouva son regard éclairé de sourires et ce qu’elle vit l’étonna beaucoup : Dans la pluie de plus en plus fine qui continuait de tomber, deux petits enfants descendaient. Deux enfants ! Deux enfants qui riaient en se tenant la main, qui riaient… qui riaient… peut-être même qu’ils chantaient… ? La musique était-elle inventée ou le fut-elle à ce moment ? Quel est l’enfant savant ou non qui maintenant saurait le dire ?

Cumulus et Spacia descendaient lentement, planant dans l’air comme de grands oiseaux. Les gouttes de pluie qui brillaient autour d’eux semblaient les épargner comme si les deux enfants s’étaient trouvés protégés par les ailes d’un ange invisible dont les petites nuées auraient été les plumes…

Cumulus et Spacia descendaient… descendaient… lentement… lentement…

Frissonnant de plaisir sous la légère pluie qui glissait sur ses feuilles et son cœur s’étonnant à la vue des enfants qui tendaient leurs bras vers la jolie planète en offrant leur sourire, la Reine appela sa chorale et ce fut un concert de parfums.

La rose, la pivoine, le lys et le jasmin ouvrirent leur corolle, et toutes les fleurs les plus belles et toutes les fleurs les plus humbles et tous les arbres de la Terre, toutes les algues de la mer, sous un vent léger d’océan, s’étirèrent sous le soleil en un arc-en-ciel embaumé.

La Terre fut inondée d’espérance.

Cumulus et Spacia, s’approchant de la planète, battaient des mains de plus en plus et leur cœur se gonflait d’un bonheur inconnu. Les fées n’existaient pas encore ni Merlin l’enchanteur mais les belles histoires que leur avait racontées leur père leur revenaient en mémoire et ces odeurs et ces couleurs les faisaient penser à un chant qui se serait élevé vers un empereur du ciel.

C’est à ce moment-là, dit-on, que la plus belle des roses écartela son cœur en une explosion de tendresse et les enfants, doucement pour ne pas la meurtrir, s’y déposèrent en un éclat de rire…

La rose s’appelait Horizon.

Et la pluie s’arrêta.

Aussitôt, la Reine Orchidée appela deux de ses liserons les plus rapides et les chargea d’une mission secrète. Les liserons s’enfoncèrent sous la terre et, tels des nageurs au souffle d’olympiade, arrivèrent très vite au pied de la rose Horizon, puis, ayant grimpé jusqu’à la corolle de la fleur, ils s’inclinèrent avec respect devant Cumulus et Spacia dont le regard était plein de merveilles.

« Qui êtes-vous et d’où venez-vous ? » demandèrent les liserons en prenant bien soin d’exprimer dans leur voix la plus grande douceur possible.

« De là-haut » répondirent les enfants dans un éclat de rire, « de là-haut… du Nuage… Nous sommes tombés avec la pluie, soutenus par les ailes des anges qui respirent. »

« Qui sont ces anges qui respirent et quel est ce Nuage ? » s’inquiétèrent les messagers de la reine Orchidée.

Les enfants cessèrent alors de rire car il leur sembla qu’on allait parler de choses sérieuses. Mais leurs yeux souriaient encore et leurs lèvres et tous les gestes de leurs mains, lorsqu’ils répondirent :

« Le Nuage, mais c’est notre pays, la maison de notre père… c’est là que nous habitons… Vous voyez dans le ciel, cette grande vapeur blanche ?… C’est ça le Nuage… »

« Et les anges qui respirent ? » demandèrent encore les liserons.

« Mais ce sont les nuées ! Les petits vents de brume qui protègent notre pays ! »

Ce fut au tour des liserons de devenir très graves car ils ne comprenaient pas très bien ce que disaient les enfants. Puis se souvenant qu’ils étaient chargés d’une mission et, refermant un peu leur corolle blanche pour paraître encore plus sérieux, ils déclarèrent en chœur, dressés sur leur tige et d’un ton très officiel :

« Vous êtes ici sur la Terre et nous sommes les ambassadeurs de la Reine Orchidée. La Reine nous a priés de vous convier à sa prochaine audience et de vous assurer de tout son amour. Elle parlera, puis, si vous le désirez, elle vous aidera à retourner d’où vous venez. » Cumulus et Spacia n’avaient pas plus grand désir que celui de retourner sur le nuage. Aussi répondirent-ils ensemble :

« Nous acceptons de voir la Reine et ce sera pour nous un grand honneur ! »

Quand ils arrivèrent, guidés par les liserons, au palais d’Orchidée, les anges qui respirent soufflaient entre les feuilles, murmuraient dans les herbes et faisaient battre leurs paupières dans les senteurs de fleurs. Les lumières du palais semblaient une harmonie de plusieurs couchers de soleil. Le chant des vents légers qui se mêlaient à la clarté ressemblait au son de l’univers. Cumulus et Spacia furent une fois de plus émerveillés.

La Reine Orchidée accueillit les enfants avec un grand sourire. Elle s’était vêtue de ses plus beaux pétales et son expression était d’une pureté un peu surnaturelle qui semblait unir les éclats lumineux du jour aux lueurs mystérieuses de la nuit. Ses feuilles se tendirent vers ses jeunes invités comme si elle eût voulu les serrer sur son cœur.

« Soyez les bienvenus mes enfants. » leur dit-elle. « Et soyez remerciés pour la pluie que vous nous avez amenée. Mais il nous faudrait encore beaucoup d’eau car le sol est bien sec et certaines plantes se meurent encore de soif. »

« Il suffirait de demander à notre père, » répondirent ensemble les enfants. « Mais il faudrait pour cela que nous rentrions chez nous. »

C’est alors qu’il se passa quelque chose d’extraordinaire comme il ne s’en était jamais passé jusqu’alors sur la Terre et comme il ne s’en passera jamais plus.

La Reine fit un signe aux fleurs qui l’entouraient. Puis, se tournant vers le Soleil, elle ouvrit sa corolle le plus grand qu’elle put, tirant au maximum sur ses pétales. Et toutes les fleurs firent de même, toutes les fleurs de la Terre, de la simple pâquerette à la rose la plus somptueuse. Les fleurs des champs et des vallées, les fleurs des forêts, des montagnes. Ainsi, sous la chaleur enivrante du Soleil, elles se mirent à transpirer de fines gouttes de rosée aux senteurs embaumées. Cette rosée se transforma en vapeur, puis en une légère nuée qui entoura les enfants et les souleva lentement, tel un coussin gonflé de rêves, lentement… comme s’ils étaient attirés vers la lumière.

Cumulus et Spacia sentirent qu’ils s’élevaient … s’élevaient…

Et le Grand Nuage Blanc les accueillit…

Certains enfants savants disent encore beaucoup de choses. Par exemple que les deux enfants du Nuage trouvèrent des graines des plus belles fleurs de la Terre accrochées aux boucles de leurs cheveux. Sans doute un cadeau de la Reine Orchidée… et puis que les plantes de la Terre ainsi que le Soleil, fatigués par leur immense effort, se reposèrent pendant plusieurs mois. Des mois que l’on appela : Hiver … Enfin, les enfants savants nous assurent que les gros Nimbus tristes, furieux de voir que Cumulus et Spacia étaient revenus sur Esclarmonde, se disputèrent entre eux et se disputent encore et que les coups qu’ils se donnent perpétuellement font pleuvoir… et pleuvoir… et pleuvoir… de fines gouttes d’eau sur la Terre…


Claude Farkoa
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MessageSujet: Re: Contes et légendes   Contes et légendes EmptyJeu 26 Mai à 1:01

La légende de la licorne



Dans la forêt de Brocéliande au pays des légendes et des fées allaient en toute liberté les elfes et les lutins qui bénéficiaient d'un immense privilège en ces temps biens troublés : ils étaient invisibles pour les hommes et le Prince des Ténèbres, seuls les enfants et les gens bien pensants pouvaient les voir gambader, jouer ou se chamailler dans la nuit, car les lutins, gais par natures, ne pensaient qu'à rire, s'amuser et danser.

Le peuple des lutins ayant une âme d'enfant, choisissait toujours pour chef le plus jeune d'entre eux, il devenait :

Le Prince des Lutin...


...Mais un jour, né d'un éclair venu du ciel, apparut sur terre un étrange animal ressemblant à un cheval, il portait sur le front une magnifique corne, aussi les lutins l'appellèrent :

La Licorne...


Contes et légendes Lic03


...Le Prince des Lutins devint ami avec la Licorne qui, en échange de son amitié, lui permit de monter sur son dos.

...Ainsi, accompagné de son peuple, le Prince des Lutins entreprit un grand voyage avec la Licorne dans le royaume du Prince des Ténèbres...

...La nuit était si grande que la Licorne ne trouvait plus son chemin. Apparut alors la Fée Viviane qui d'un seul coup de baguette magique fit jaillir la lumière de la corne de la Licorne, et le jour gagna sur la nuit, au grand émerveillement du peuple des lutins.

Le Prince des Ténèbre entra alors dans une violente colère et sortit de la nuit pour affronter la Licorne.

Dans ce combat, il réussit à s'emparer de la corne de l'animal qui perdit ainsi immédiatement tous ses pouvoirs surnaturels et redevint un simple cheval...

...Merlin décida de faire régner l'Ordre et le Droit, de défendre les pauvres et les opprimés et de secourir le peuple des hommes.

...Pour cela, il fit venir à lui la corne que le Prince des Ténèbres avait arraché au front de la Licorne et la transforma en une magnifique épée dotée de pouvoirs surnaturels. Merlin la nomma :

Excalibur


...Puis il fit venir Arthur, qu'il savait être Chevalier de haute lignée pour lui remettre l'Epée, mais surgit alors de la nuit le Prince des Ténèbres prétendant également à l'Epée.

...Merlin décida alors qu'un grand tournoi où le champion deviendrait le propriétaire de l'Epée de Justice...

Le jour dit, sur le lieu dit, Arthur, son ami Mélian des Lys et leurs écuyers portant fièrement bannières et étendards se présentèrent face au Prince des Ténèbres accompagné d'un Chevalier Viking et de ses hommes d'armes, pour


Le Grand Tournoi


...Merlin et la Fée Viviane présidèrent la cérémonie afin d'en assurer le bon déroulement suivant le code d'honneur de la Chevalerie...

...Le Prince des Ténèbres et son compagnon le Chevalier Viking battus en tournoi par Arthur et son ami Mélian des Lys n'acceptèrent pas leur défaite.

...Dans une dernière traitrise il attaqua Arthur alors que la Fée Viviane venait de lui remettre Excalibur l'Epée magique. Arthur, tout en esquivant l'attaque frappa d'un coup d'Excalibur l'épée du Prince des Ténèbres qui dans un grand éclair se brisa en deux.

...Sous la menace de la Fée Viviane et de Merlin, le Prince des Ténèbre retourna dans la nuit d'où il ne revint jamais. Arthur, champion du tournoi, devint Roi et Chevalier de...

La Table Ronde


Mais ceci est une autre histoire...





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MessageSujet: Re: Contes et légendes   Contes et légendes EmptyVen 27 Mai à 1:56

La légende des marais.Contes et légendes Conte470ou

Il y a longtemps de cela, existaient les marais. Ce que vous ne savez pas, c'est comment ils sont arrivés, et pourquoi ils n'existent plus.
Contes et légendes Conte425sj

Hors sur ces terres vivait un saule, un arbre magnifique, immense. Mais sa splendeur égalait son arrogance et son dédain envers tout ce qui l'entourait. Il se moquait continuellement de ses congénères plus petits que lui et bien souvent avec ses racines, il arrachait les arbrisseaux qui croyaient pouvoir vivre sur son territoire.
Contes et légendes Conte495zv
Il riait les jours d'orage, de voir le cèdre et le bouleau plier sous la rage du vent et de la pluie. Même les oiseaux, ne se posaient jamais sur lui de peur qu'une de ses branches ne les emprisonnent et les étouffe. Il n'aimait personne, et nul ne l'aimait.

Contes et légendes Conte447ei
Pourtant, un jour il fut sous le charme d'une grenouille qui coassait non loin de là. Il l'invita à venir converser avec lui. La grenouille qui connaissait sa notoriété se méfia.

" Pourquoi veux-tu que je t'approche, ici tout le monde connaît ta méchanceté et tes méfaits."

" Petite grenouille, jamais je ne te ferai de mal. J'aime ton chant qui fait vibrer mes branches et frémir mes feuilles. Je veux que tu deviennes ma femme et que tu viennes vivre avec moi."

La grenouille se mit à rire, et les arbres avoisinants aussi.

Elle prit goût de venir taquiner le saule de ce ridicule amour et se moquait de sa taille gigantesque qui disait-elle faisait de l'ombrage sur sa petite personne.

Le saule devint triste et malheureux. Plus personne ne le craignait
Contes et légendes Fr43ho
Un jour un crapaud fit son apparition. Ce fut le coup de foudre entre la grenouille et lui, ils s'aimèrent et partirent loin.
Contes et légendes Conte436hl
Alors le saule écrasé de chagrin se mit à pleurer, pleurer jour et nuit et nuit et jour il devint un saule pleureur. Ses larmes inondèrent les terres à perte de vue. Quand son chagrin fut tari il se laissa mourir et devint un arbre creux et mort.
Contes et légendes Conte452le
Le soleil, témoin de ce désastre, décida d'intervenir car tout n'était que marécage. Alors il se mit à briller pendant des jours et des mois, même des années. Enfin les terres furent asséchées
Un jour un couple vint s'installer sur cette terre, d'autres en firent autant. C'est devenu une cité : la cité des marais.
Contes et légendes Conte495zv
Parfois les jours de pluie, ces habitants entendent le chant d'une grenouille. Mais est-ce bien la pluie qui tombe, ou serait-ce les larmes du malheureux saule qui pleure son impossible amour ?

Contes et légendes Grenouillen1np
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MessageSujet: Re: Contes et légendes   Contes et légendes EmptyVen 15 Juil à 17:27

La Lune


de Jacob & Wilhelm Grimm

Contes et légendes Blue_moon


Il était autrefois un pays où les nuits étaient sombres, et le ciel couvrait cette contrée comme un drap noir. La lune n'y sortait jamais, pas une seule étoile ne scintillait dans l'obscurité. Les ténèbres y régnaient comme à la création du monde. Quatre jeunes hommes de ce pays partirent un jour en voyage et arrivèrent dans un autre royaume où tous les soirs, lorsque le soleil se couchait derrière la montagne, s'allumait dans les cimes d'un chêne un disque étincelant qui répandait au loin une douce lumière. Cela permettait aux gens de tout bien voir et distinguer, même si la lumière n'était pas aussi forte et éclatante que celle du soleil. Les voyageurs s'arrêtèrent et, abasourdis, demandèrent au paysan qui passait par là avec son chariot quelle était cette lumière.


- C'est la lune, répondit le paysan. Notre maire l'a achetée pour trois écus et l'a attachée au sommet du chêne. Tous les jours il doit y rajouter de l'huile et bien la nettoyer pour qu'elle brille comme il faut. Nous lui payons ce service un écu chacun.

Le paysan partit en cahotant, et l'un des jeunes hommes siffla :

- Une telle lampe nous serait bien utile chez nous ! Nous avons un chêne aussi grand que celui-ci, nous pourrions l'y accrocher. Quel plaisir de ne plus marcher en tâtonnant !

- Savez vous ce que nous allons faire ? lança le deuxième. Nous irons chercher un cheval et une charrette et nous emporterons la lune avec nous. Ils n'auront qu'à s'en acheter une autre.

- Je sais bien grimper, dit le troisième, je la décrocherai.

Le quatrième trouva un cheval et une charrette et le troisième grimpa sur l'arbre. Il fit un trou dans le disque lumineux, passa une corde à travers le trou et fit descendre la lune. Dès que la lune étincelante fut dans la charrette, ils lui passèrent une couverture pour que personne ne s'aperçoive du vol. Ils transportèrent la lune sans encombre jusque dans leur pays et l'accrochèrent sur le haut chêne.

Et tout le monde se réjouit, les jeunes et les vieux, de cette nouvelle lampe dont la lumière pâle se répandait dans les champs et dans les prés, et jusque dans les cuisines et les chambrettes. Des grottes dans la montagne sortirent des lutins et des petits génies en petits manteaux rouges et ils se mirent à danser la ronde dans les prés.

Notre quatuor de voyageurs prit la lune en charge. Ils ajoutaient de l'huile, nettoyaient la mèche et percevaient pour leur travail un écu par semaine. Mais le temps passa et ils devinrent vieux et grisonnants, et lorsque l'un d'eux tomba malade et sentit que ses jours étaient comptés, il exigea qu'on mit dans son cercueil un quart de la lune en tant que sa propriété. Après sa mort, le maire grimpa sur l'arbre, découpa un quart de la lune avec des ciseaux de jardinier et on le mit dans le cercueil du défunt. La lune perdit un peu de son éclat, mais pour le moment cela ne se voyait pas trop. Quelque temps après, le deuxième décéda on l'enterra avec le deuxième quart de la lune, et la lumière baissa un peu plus. Et elle faiblit encore lorsque le troisième mourut et emporta, lui aussi, son quart de lune avec lui. Et dès qu'ils enterrèrent le quatrième, l'obscurité totale d'autrefois envahit à nouveau tout le pays.


Et chaque fois que les gens sortaient de chez eux sans leur lanterne, ils se cognaient les uns aux autres. Or, les quatre quarts de la lune se rejoignirent sous la terre, là, où depuis toujours l'obscurité régnait. Les morts, très étonnés d'y voir de nouveau, se réveillaient. La lumière de la lune était suffisante car leurs yeux avaient perdu l'habitude et n'auraient pu supporter l'éclat du soleil. Ils se levèrent, les uns après les autres, et tous se mirent à faire la fête de nouveau, comme ils en avaient l'habitude autrefois. Les uns jouèrent aux cartes, d'autres allèrent danser et d'autres encore partirent à l'auberge, commandèrent du vin, se saoulèrent, se donnèrent du bon temps, puis se disputèrent et finirent par attraper des bâtons.

Et ce fut la bagarre. Et quelle bagarre et quel tapage ! Le vacarme était tel qu'il parvint jusqu'au ciel. Saint Pierre, qui surveille la porte d'entrée du paradis, pensa qu'une révolte avait éclaté aux enfers. Il appela l'armée céleste pour repousser l'odieux ennemi et ses complices pour le cas où ils voudraient attaquer la demeure des défunts. Personne ne s'étant présenté, saint Pierre lui-même monta à cheval et, passant par la porte céleste, descendit tout droit aux enfers. Il ramena le calme parmi les défunts décharnés, leur fit regagner leurs tombes, il emporta la lune avec lui et l'accrocha dans le ciel.
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MessageSujet: Re: Contes et légendes   Contes et légendes EmptyJeu 25 Aoû à 0:55

Le petit garçon



Un jour un petit garçon partit pour l'école
C'était encore un bien petit garçon
Et l'école était fort grande
Mais quand le petit garçon
Découvrit qu'il pouvait arriver à sa classe
En entrant directement par la porte de la cour
Il se sentit content
Et l'école n'avait déjà plus l'air tout à fait aussi grande

Un matin
Alors que le petit garçon était à l'école depuis un certain temps
La maîtresse dit: "aujourd'hui, nous allons faire un dessin ".
Il aimait faire des dessins
Il savait en faire de toutes les sortes:
Des lions et des tigres,
Des poules et des vaches
Des trains et des bateaux.
Et il prit sa boîte de crayons
Et commença à dessiner

Mais la maîtresse dit: "attendez!
Ce n'est pas le moment de commencer!"
Et elle attendit jusqu'à ce que tout le monde ait l'air prêt.

"Maintenant" dit la maîtresse,
"Nous allons faire des fleurs".
"Gai!"pensa le petit garçon
Il aimait faire des fleurs,
Et il commença à en faire des magnifiques
Avec ses crayons rose et orange et bleu.

Mais la maîtresse dit:"Attendez!
Et je vais vous montrer comment faire"
eEt elle en fit une rouge avec une tige verte
"Voilà",dit la maîtresse
Maintenant,vous pouvez commencer."

Le petit garçon regarda la fleur dessinée par la maîtresse
Puis il regarda ses fleurs à lui.
Il aimait mieux ses fleurs que celles de la maîtresse
Mais il ne le dit pas.
Il retourna simplement son papier
Et fit une fleur comme celle de la maîtresse
Elle était rouge, avec une tige verte.

Un autre jour,
Le petit garçon avait ouvert
La porte d'entrée tout seul
La maîtresse dit
"aujourd'hui nous allons faire quelque chose en modelage"
"Chouette!" pensa le petit garçon
Il aimait le modelage.
Il savait faire toutes sortes de choses avec la terre:
Des serpents et des bonhommes de neige,
Des éléphants et des souris,
Des autos et des camions.
Et il commença à pétrir et malaxer
Sa boule de terre .

Mais la maîtresse dit:
"Attendez,ce n'est pas le moment de commencer!"
Et elle attendit que tout le monde ait l'air prêt .

"Maintenant",dit la maîtresse
"Nous allons faire un plat "

"Gai!" pensa le petit garçon
Il aimait faire des plats
Et il commença à en faire
De toutes les formes, de toutes les grandeurs
Alors la maîtresse dit :"attendez!
Je vais vous montrer comment faire
Un grand plat profond

"Voilà"dit la maîtresse,
"Maintenant vous pouvez commencer."

Le petit garçon regarda le plat de la maîtresse
Puis il regarda les siens
Il aimait mieux les siens que celui de la maîtresse
Mais il n'en dit rien.
Il reroula simplement toute sa terre en une grosse boule
Et il fit un plat comme celui de la maîtresse.
C'était un plat profond.

Et bientôt le petit garçon apprit à attendre
Et à regarder
Et à faire des choses juste comme la maîtresse.

Et bientôt,
Il ne fit plus de choses de lui-même du tout.

Alors il arriva
Que le petit garçon et sa famille
Déménagèrent dans une autre maison,
Dans une autre ville,
Et le petit garçon
Dut aller dans une autre école.

Cette école était encore plus grande
Que l'autre
Et il n'y avait pas de porte
Pour aller directement de dehors dans sa classe
Il devait monter,monter des grandes marches
Et marcher le long d'un grand corridor
Pour arriver à sa classe.

Et le premier jour qu'il était là
la maîtresse dit:
"Aujourd'hui,nous allons faire un dessin"
"Gai!"pensa le petit garçon
Et il attendit que la maîtresse
Dise quoi faire
Mais la maîtresse ne dit rien
Elle se promena simplement autour de la classe.

Quand elle arriva près du petit garçon
Elle dit"Tu ne veux pas faire un dessin?"
"Si" dit le petit garçon
"Qu'allons-nous faire?"
"Je ne sais pas, avant que tu le fasses !" dit la maîtresse
"Comment vais-je faire ce dessin?"demanda le petit garçon
"Oh,vraiment comme tu veux! "dit la maîtresse
"Et n'importe quelle couleur?"
"Si tout le monde faisait le même dessin
Comment saurais-je qui a fait quoi,
Et lequel est à qui?"
"Je ne sais pas " dit le petit garçon.
……
Et il commença à faire une fleur rouge
avec une tige verte.


Helen E.Buckley(traduit de l'anglais)
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MessageSujet: Re: Contes et légendes   Contes et légendes EmptyDim 30 Oct à 1:11

La princesse au grand nez







Adapté d'un conte populaire québéquois.

Les contes populaires transmis par les vieux avaient leurs sources dans les contes des provinces de France d'où venaient les colons. Mais, au fil des ans, ils subirent bien des transformations.


Un roi avait trois fils. Avant de mourir, au bout de son âge, le roi leur dit:

- À ma mort, vous irez dans mon écurie. Vous y trouverez un vieux bol. Secouez-le et ce qui en tombera sera votre héritage.

Quand le roi meurt, les fils vont à l'écurie. Le plus vieux prend le bol et le secoue. Il en tombe une bourse et sur la bourse ces mots sont écrits : « Chaque fois que vous mettrez la main dedans, vous aurez cent écus » Le prince dit à ses frères :

- Ca y est, ma fortune est faite ! Le deuxième secoue le bol. Il en tombe un cornet. Sur le cornet, c'est écrit : « Soufflez par un bout et vous aurez cent mille hommes à votre service. Soufflez par l'autre bout et vous n'aurez plus rien. »

Le deuxième fils est bien content de son sort.

Le troisième, Petit-Jean secoue le bol. Il en tombe une ceinture. Sur la ceinture, c'est écrit : « Mettez la ceinture sur vous et ce que vous souhaiterez, vous l'aurez. » Petit-Jean dit aux autres :

- Ma fortune est faite, moi aussi. Je sais où je vais aller.

- Où donc ? demandent les frères.

- Chez la princesse du Tomboso, répond Petit-Jean.

Les deux princes savent qui est cette princesse, dont ils ont entendu parler comme étant plus belle que la lune. Mais ils ne l'ont jamais vue et ils ne possèdent pas de ceinture magique. Alors une grande jalousie s'empare d'eux, ils disent à leur jeune
frère :

- Tu vas te faire voler ton bien ; la princesse est sans doute plus ratoureuse que toi.

- Pas de danger, dit Petit-Jean. Avec ma ceinture sur moi, je pourrai toujours revenir ici.

Et en disant ces mots, il boucle sa ceinture et fait le souhait de se trouver auprès de la princesse du Tombose. Pouf ! le voilà parti. Jean se retrouve instantanément dans une chambre du château aux côtés de la princesse dont la beauté l'éblouit. La princesse pousse un cri et dit :

- Êtes-vous envoyé du ciel ou de la terre ?

- Je suis un homme de la terre et je vous rends visite, dit Jean.

- Mais comment avez-vous pu entrer chez moi sans alerter les gardes?

- C'est très simple. Je porte une ceinture qui me transporte où j'ai envie d'être. Je lui ai dit: « Emmène-moi dans la chambre de la princesse du Tomboso », et elle m'a transporté ici.

- Je ne peut vous croire, dit la princesse, c'est impossible.

- Bien, vous allez voir, déclare Petit-Jean.

Aussitôt il fait le souhait d'être dans une autre chambre et il disparaît. Puis, il fait le souhait de revenir chez la princesse et il reparaît.

- C'est extraordinaire ! s'écrie la princesse. Quel est votre nom ?

- Petit-Jean, on me nomme.

- Petit-Jean, prêtez-moi votre ceinture magique pour voir si elle peut agir pour moi aussi.

- Non, non ; je ne peux pas.

- Petit-Jean, je vous en prie, fait la princesse en l'implorant et en le regardant de ses yeux doux.

Petit-Jean se laisse séduire et lui rend sa ceinture. Elle la boucle aussitôt à sa taille et pouf ! la voilà partie dans la chambre du roi son père.

- Père ! Un scélérat se trouve dans ma chambre qui veut me ravir l'honneur.

Le roi, fou de colère, envoie sa garde dans la chambre de la princesse. Les gardes saisissent Petit-Jean, le ruent de coups de la tête aux pieds et lorsqu'ils le croient sept fois mort, ils le jettent au bord du chemin. C'est là qu'il demeure pendant trois jours et trois nuits. Enfin, au bout de ce temps, il reprend ses esprits. « Si je rentre à la maison, mes frères vont m'achever, c'est certain », pense-t-il. Mais Petit-Jean meurt de faim et ne sait où aller. Alors, il prend la route du retour.

Le soir, les deux frères voient un pauvre bougre sur le chemin qui mène au château. Ils reconnaissent Petit-Jean et se doutent bien de la perte de sa ceinture. Ils lui lancent des menaces et des injures. Mais Petit-Jean entre quand même au château tandis que L'aîné dit :

- On va t'enfermer dans une chambre le reste de tes jours ! On ne peut avoir confiance en toi.

Et l'aîné fait ce qu'il dit. Pendant tout un mois, les deux princes tiennent Petit-Jean enfermé. Puis un jour, il dit à celui qui a la bourse :

- Si tu voulais me prêter ta bourse, j'irais racheter ma ceinture, à la princesse.

- Je n'ai aucune confiance en toi qui as perdu ta ceinture, dit le frère. Ah ! non, tu n'auras pas ma bourse !

- Mais écoute d'abord mon plan. Je vais dire la vérité à la princesse et je vais lui proposer d'acheter ma ceinture. Si elle me dit que je n'ai pas de quoi payer, je ferai sortir des écus de ta bourse jusqu'à ce qu'elle soit satisfaite. Je remplirai sa chambre d'écus jusqu'au plafond s'il le faut ! Et, puisque ta bourse est toujours pleine...je finirai par y arriver !

Le frère grogne. À la fin, il accepte tout en prévenant son frère :

- Si jamais tu perds aussi ma bourse, cette fois, tu mourras.

- Ne t'en fais pas, je réussirai, assure Petit-Jean qui reprend goût à la vie.

Petit-Jean prend donc la bourse de son frère et retourne au château de Tomboso. En arrivant là-bas, il demande à voir la princesse. Elle accepte de le recevoir.

- Bonjour, princesse, dit Petit-Jean. Je viens reprendre ma ceinture.

- Votre ceinture ? Quelle ceinture ? dit la princesse.

- Je sais que vous l'avez toujours. Je vais vous donner beaucoup d'écus pour la racheter.

- Beaucoup d'écus ? En as-tu donc tant que ça, Petit-Jean ? demande la princesse en riant.

- J'en ai assez pour remplir votre chambre, jusqu'au plafond, répond Petit-Jean.

- Ah ! comment peux-tu mentir de la sorte ! Même mon père n'aurait pas assez d'écus pour en recouvrir le plancher de cette chambre, s'écrie la princesse.

- Ah ! mais moi j'ai une bourse ici, une bourse magique qui donne autant d'écus que je veux .

Et Petit-Jean ouvre la bourse, y plonge la main, et aussitôt cent écus roulent sur le plancher.

La princesse ouvre de grands yeux.

- Avec une bourse pareille, il est vrai, vous pouvez racheter n'importe quelle ceinture, dit la princesse, pensive. Mais ferait-elle de même, si j'y mettais ma main ?

- Sans doute, répond Petit-Jean.

- Donnez-la-moi un instant et je vous rends votre ceinture, dit la princesse.

- C'est impossible, fait Petit-Jean.

Mais la princesse, ratoureuse* comme pas une, fait tant et tant que Petit-Jean lui tend la bourse. Et comme elle a la ceinture magique autour de la taille elle fait le souhait d'être chez son père.

- Tiens ! fait le roi. Te voilà ?

- Vite, mon père, dit la princesse. Il y a encore ce scélérat dans ma chambre qui m'importune !

Les gardes surgissent, rouent Petit-Jean de coups comme la première fois et quand ils le croient sept fois mort, ils le jettent du haut de la muraille hors du château sur une route poussiéreuse. Pendant sept jours, il reste couché sans manger ni boire. Il reprend ses esprits et songe à retourner chez les siens. Mais il sait que, cette fois, ses frères le tueront. Piteux et affamé, il décide de reprendre la route quand même. Les frères, qui se doutent de sa déconfiture, le voient arriver, tout plein de poussière et la mine basse.

- Tu as perdu la bourse, dit l'aîné ! Alors, tu vas rester dans la cheminée. Tu auras un os à ronger et un cruchon d'eau. Rien de plus, pour le reste de tes jours.

Pendant un mois, Petit-Jean reste dans la cheminée. Puis un jour, il dit à son frère qui possède le cornet :

- Si tu voulais me prêter ton cornet, j'irais reprendre ma ceinture et la bourse de notre frère.

- Si tu penses que je te fais confiance ! Jamais ! s'écrie le frère du milieu.

- Mais ne crains rien, fait Petit-Jean, je n'irai pas chez la princesse. Elle ne pourra pas me prendre le cornet. Je resterai plutôt dans la ville et je soufflerai dans le cornet. J'aurai cent mille hommes à mon service ; j'assiègerai la ville et après, je reprendrai mes biens.

Le frère grogne un peu mais doit se rendre à l'évidence : le plan a du bon sens. Finalement, il prête son cornet à son frère qui le met sous son bras et part à la ville. Il entre par la grande porte et souffle dans le cornet. Cent mille soldats se présentent qui demandent :

- Que désirez-vous, maître ?

- Assiéger cette ville, répond Petit-Jean.

À ce moment, vient justement à passer par là le roi et sa fille dans leur beau carrose doré. Ils sont surpris par la présence de ces nombreux soldats. Et, surtout, la princesse est très étonnée de voir qui est à la tête des troupes. Petit-Jean s'avance vers eux et dit à la princesse :

- Remettez-moi ma ceinture et ma bourse, sinon j'assiège la ville et je vous fais passer au fil de l'épée !

- Ah ! Grand Dieu ! s'écrie la princesse. Je vous remets votre bien. Mais comment avez-vous fait, mon général, pour réunir tant d'hommes sous vos ordres en si peu de temps ?

- Ce n'est rien, fait Petit-Jean, je n'ai que la peine de souffler dans mon cornet et cent mille hommes arrivent à mon service.

- Un tel pouvoir dans un petit cornet ! s'étonne la princesse. Je ne vous crois pas.

- Attendez donc !

Et Petit-Jean souffle dans un bout du cornet. Aussitôt les champs se vident. Les soldats disparaissent. Puis, il souffle de l'autre côté, l'armée reparaît. Il souffle encore, elle disparaît.

- Arrêtez ! arrêtez ! crie la princesse. Je vous rends vos biens.

Elle détache la ceinture de sa taille, prend la bourse et s'approche de Jean.

- Mais, dit-elle, je voudrais voir si c'est pareil quand c'est moi qui souffle.

Et encore une fois, Petit-Jean cède et la princesse souffle dans le cornet. Aux cent mille hommes qui lui demandent : « Que désirez-vous ? », elle répond :

- Prenez cet homme, marchez sur lui jusqu'à ce qu'il soit mort.

À ces mots toute l'armée marche sur lui et le voilà aplati par cent mille hommes. Il reste là un mois, sur le sol et finalement, la connaissance lui revient. Cette fois, pas question de revenir chez ses frères, il ne lui reste plus qu'à mourir.

Il se lève lentement et se met à marcher dans un petit sentier dans le bois. Il arrive près d'un marais et au bord il voit un pommier chargé de fruits. Pas très loin du pommier, il reconnaît un prunier qui ploie sous les prunes. Il pense : « Avant de mourir, je vais au moins me rassasier de pommes et de prunes. »

Alors, il se traîne jusqu'à l'arbre et arrive, malgré sa faiblesse, à grimper sur une branche. Il mange une pomme qu'il trouve délicieuse. Puis, une autre et une autre. Et tout à coup, il s'aperçoit que son nez a tellement poussé qu'il touche par terre.

- Tonnerre ! dit-il, je vais mourir avec un long nez.

Et il se traîne avec son nez énorme vers le prunier. Et là, il se met à manger des prunes qu'il trouve sucrées et juteuses. Et soudain, il se rend compte que son nez rapetisse à vue d'oeil et que, après trois prunes, il est comme avant. Un nez ordinaire. « Tiens, se dit-il, on mange une pomme, le nez grandit. On mange des prunes, le nez rapetisse. C'est vraiment une bonne affaire ! »

Au lieu de se préparer à mourir, il tresse deux paniers avec les joncs, qu'il remplit de pommes et de prunes. Et le lendemain matin il se dirige vers la ville et s'en va au marché sur la place. L'une des servantes de la princesse du Tomboso est là pour acheter des fruits pour elle. Elle voit les pommes et les prunes toutes fraîches : elle en achète et les rapporte au château.

La princesse est ravie et elle se met à manger des pommes. Et son nez se met à grandir tant et tant qu'elle marche dessus et trébuche. Elle finit par se coucher dans son lit avec son nez qui traîne par terre.

Le roi est prévenu de la maladie de sa fille. Vite il fait venir le médecin. Le médecin arrive au chevet de la princesse. Il prend son pouls et le trouve normal. Il dit au roi :

- La princesse a une maladie bizarre car son pouls est normal et elle n'a pas de fièvre.

Puis s'adressant à elle il demande :

- Montrez-moi votre langue.

La princesse, qui se cachait le visage et surtout le nez dans ses oreillers, refuse de se montrer. Elle crie et hurle et dit que le médecin est un bon à rien et qu'il l'a insultée.

Alors, on jette le médecin dehors. Pendant ce temps, Petit-Jean rôdait près des portes du château. Il voit sortir le médecin et lui dit :

- Monsieur le docteur, je pense que je peux guérir la princesse. Prêtez-moi donc votre manteau et votre chapeau noir.

Le docteur les lui prête et Petit-Jean, qui porte un panier de prunes couvert d'herbes à son bras, dit aux gardes :

- Laissez-moi voir la princesse : je suis médecin et j'ai ici les herbes qui peuvent la guérir.

On fait entrer Petit-Jean avec son panier. Il prend le pouls de la princesse et dit la même chose que le médecin précédent.

- Faites-moi voir votre langue.

Et la princesse refuse, la tête toujours cachée dans les oreillers. Petit-Jean insiste et la princesse se soulève pour appeler ses servantes. Et alors Petit-Jean saisit la princesse par les épaules et écarte les oreillers.

- Ah ! s'écrie Petit-Jean, voilà votre mal, princesse, un nez géant !

La princesse est furieuse et veux le faire jeter dehors mais, prenant une prune de son panier, il la lui tend :

- Mangez cette prune tout de suite, dit-il d'une voix autoritaire.

La princesse mange la prune et son nez rapetisse de quelques centimètres.

- Vous voyez, je vais vous guérir. Mais votre maladie est aggravée par autre chose.

- Par quoi donc ? demande la princesse.

- Par le fait que vous avez des objets qui ne vous appartiennent pas et qui enlèvent tout pouvoir à mes remèdes. Si vous ne me les remettez pas, je ne peux vous guérir.

- Ah ! fait la princesse, j'ai une petite ceinture de rien du tout, justement.

Et elle la remet au médecin qui lui fait manger une autre prune. Son nez rapetisse encore mais il n'est pas parfait.

- Mais vous avez encore en votre possession un autre objet qui n'est pas à vous.

- Ah ! celui-là je ne vais pas vous le donner.

- Bon, je m'en vais, dit Petit-Jean. Ma médecine ne peut vous sauver.

La princesse se ravise et, à contrecoeur, elle donne la petite bourse au médecin qui lui fait manger une autre prune. Son nez rapetisse encore de quelques centimètres mais il n'est pas parfait.

- Et maintenant, fait Petit-Jean, il reste encore un autre objet que vous avez et que vous devez me remettre.

- Oh ! il y a bien un petit cornet de rien du tout que m'a remis un jeune homme. Mais je ne crois pas...

- Alors, adieu princesse.

- Voilà, voilà, fait la princesse en lui remettant le cornet. La princesse mange une autre prune et son nez rapetisse encore. Il est moins long qu'avant mais il mesure encore un bon pied.

- Je ne suis pas tout à fait guérie, s'écrie la princesse en tâtant son nez.

- Oh ! c'est ce que je peux faire de mieux, dit le médecin en enlevant son manteau et son chapeau noir.

La princesse reconnaît alors Petit-Jean mais il est trop tard, Il lui dit :

- Je vous quitte maintenant, princesse du Tomboso. Vous m 'avez volé tout mon bien et, pour vous en remercier, je vous laisse un pied de nez. Désormais on vous appellera la princesse du pied-de-nez.

Petit-Jean sort du château avec la ceinture, la bourse et le cornet et pouf ! il retourne chez ses frères qui l'accueillent à bras ouvert.
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