C'est la vie.

Réalisateur : Jean Pierre Améris
Acteurs : Sandrine Bonnaire, Jacques Dutronc, Emmanuelle Riva, Jacques Spessier, Annie Gregorio
Durée : 114 minutes
Suppléments : documentaire, scènes coupées, bandes annonces

Résumé :

Dimitri (Jacques Dutronc) n’en a plus pour longtemps à vivre. Il rejoint un établissement de soins palliatifs appelé "La maison". Là, travaille Suzanne (Sandrine Bonnaire) une aide soignante bénévole au sourire et à la joie de vivre communicatifs. Très vite le vieux loup solitaire se laisse attendrir. Dimitri reprend goût à la vie auprès de Suzanne. Malheureusement l’heure du grand départ approche…



Ce film aborde une question qui est actuellement devenue presque tabou, la mort. Actuellement, il est très difficile pour la plupart des gens de simplement l’évoquer, encore moins de l’affronter. Il est très dur d’être confronté à l’idée même qu’un de nos proches puisse mourir et encore plus dur d’en parler et d’être serein (se référer au langage, qui escamote même le mot).

Le personnage principal du film va mourir, il le sait, même s’il a n’a pas l’air malade et encore moins mourant. Il vient achever sa vie dans cette maison, avec d’autres personnes pour qui la médecine ne peut plus rien. Il faut qu’il affronte cette idée et c’est particulièrement difficile pour lui, solitaire et presque aigri. Il rencontre là une jeune femme bénévole lumineuse et des personnes particulières aussi bien soignants que malades et grâce à eux, s’humanise.

Jacques Dutronc a pris de l’âge avec autant de charme sinon plus qu’avant. Il joue Dimitri avec une grande justesse, aux côtés d’une Sandrine Bonnaire radieuse ; ils forment un couple en harmonie, et nous montrent comment vivre l’instant présent.

On pense que ce film va faire jouer les grands sentiments à grand renforts de violons, et sombrer dans le pathos, mais absolument pas. On s’attache aux personnages, pour leur humour parfois grinçant, leur faiblesse et leur force.

Dans cette maison, les soignants et les malades sont mélangés, on ne sait plus qui est qui parfois, comme ce cuisinier entré là pour mourir et devenu le cuisinier parce que la mort l’a oublié. La joie de vivre est curieusement omniprésente, c’est drôle, émouvant, parfois poignant, mais toujours délicat et simple. A aucun moment du film on ne nous donne l’occasion de nous apitoyer sur leur sort.

Ne pas louper le documentaire sur la Maison, qui est réelle et semblable à celle du film. On retrouve d’ailleurs dans le film des personnes qui y vivent, comme Thierry, le cuisinier qui joue son propre rôle.

Le film adapté du très beau livre "La mort intime" de Marie de Hennezel, qui a travaillé dans une maison de soins palliatifs et qui le raconte d’une très belle façon. "La pire solitude pour un mourant, est de ne pouvoir annoncer à ses proches qu’il va mourir". Ce roman permet de voir la mort d'une autre façon et peut vous aider à affronter la disparition d'un proche. L’auteur explique qu'il faut profiter pleinement des derniers moments de la vie d’une personne.

Avec ses joies et ses peines, ses hauts et ses bas, c’est tout simple, c’est la vie…