Rentrée sans élèves dans un village de l'Aveyron
TOULOUSE (AFP) - mercredi 31 août 2005 - La rentrée scolaire prévue mardi à l'école communale de Saint-Julien-de-Rodelle, un petit village de l'Aveyron, en raison de la semaine de quatre jours n'a pas eu lieu, aucun n'élève ne s'étant présenté.
Le professeur et directeur de l'établissement, qui accueillait l'an dernier quinze élèves rassemblés dans une classe unique de la petite section au CM2, est désormais dans l'attente de sa nouvelle affectation. Des départs étaient attendus, quatre élèves entrant au collège et deux autres ayant déménagé, mais tous les autres élèves potentiels ont fait défection.
"Ils ont été scolarisés à l'extérieur du village, au motif probable de l'amplitude très large des âges couverts par la classe unique de Saint-Julien. Les parents nous avaient prévenus, mais jusqu'au dernier moment, nous avons espéré recueillir des inscriptions d'élèves", a indiqué le maire Jean-Michel Lalle. L'élu a dit toute sa tristesse "de voir ainsi l'école du village condamnée à la fermeture". "Nous la conservons toutefois dans le patrimoine communal, en souhaitant pouvoir la rouvrir dès que possible".Je viens de lire cette petite info sur la mort d'une école de village. J'ai mis en évidence une petite phrase dans ce communiqué, qui m'a interpellée pour plusieurs raisons.
Les parents des élèves qui auraient dû fréquenter cette école ont choisi d'envoyer leurs enfants ailleurs, plus loin, avec sans doute les inconvénients du trajet plus ou moins long, de la cantine etc...simplement parce que les enfants n'ont pas le même âge, ce qui veut dire une classe unique avec plusieurs niveaux.
J'avoue que ce genre de raisonnement m'attriste, je trouve étrange d'avoir si peur de ce genre de classes, sauf bien sur si l'enseignant est archi nul, ce qui serait quand même étonnant. Je trouve que ce type de classe, si l'instituteur est partant ( le professeur des école, pardon ) est une chance et une source d'éveil supplémentaire.
En effet, chaque élève peut suivre les cours de son niveau mais aussi profiter de ceux des autres: un enfant "bon" en classe et qui comprend vite pourra étudier une partie du programme du nicveau au dessus, et ça lui évitera de s'ennuyer en classe. UN enfant qui aura quelques problèmes dans une matière pourra, lui, revoir avec ceux du niveau en dessous ce qu'il n'a pas compris.
De plus, dans ce cas particulier et dans beaucoup d'autres, il y a peu d'élèves dans ces classes, donc l'enseignant peut suivre chacun des enfants de près et pourra facilement adapter le programe et aider chacun.
IL faut rappeler que l'école est basée sur les cycles d'apprentissage, et que justement, il est bien précisé que l'évolution de chaque enfant est appréciée par cycle, pas par année.
Dans l'école de mon quartier, je me suis battue pour défendre les 2 classes à double niveaux qui ont été crées parce que les élèves étaient peu nombreux, il a fallu convaincre les autres parents de laisser leurs enfants dans ces classes, au moins le temps de vérifier par eux-même que l'enseignement serait loin d'être au rabais. Les deux institutrices qui s'occupaient de ces classes étaient très motivées, et pourtant ça leur donnait bien plus de travail.
Bilan de ces deux classes: tous les enfants qui ont eu des problèmes dans certaines matières ont tous été "récupérés" et en fin de primaire la moyenne générale pour tous était au dessus de 15, les évaluations faites en sixième pour ces enfants ont toutes été excellentes et largement au dessus de la moyenne.
Je défend ce genre de classe d'autant plus fort que j'en ai suivi, et je suis vraiment persuadée que c'était une chance. Ca reste un très bon souveniren plus de m'avoir apporté beaucoup.
Cela vous paraîtra sans doute de peu d'importance par rapport à la tragédie de la Louisiane, mais pour l'intant sur ce grave sujet on ne peut que s'attrister et espèrer pour les survivants que la situation s'améliore rapidement. Une pensée pour toutes les victimes et les survivants.