PARIS (AP) - Vidéosurveillance accrue, expulsions de prédicateurs islamistes, surveillance des cybercafés, de la téléphonie et des voyages dans des pays à risque: à la lumière des attentats de Londres, le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a dévoilé lundi soir diverses mesures du projet de loi antiterroriste qui doit être présenté en Conseil des ministres à la mi-octobre.
Invité de l'émission "Pièces à conviction" sur France-3, Nicolas Sarkozy a souligné que la menace terroriste "existe en France, à un niveau très élevé", estimant que, sur une échelle de 1 à 5, elle se situe "plus à 4 qu'à 3".
Quant aux "cellules" islamistes, elles organisant également des filières djihadistes vers l'Irak ou le Pakistan depuis le sol français. Ainsi, selon le ministre de l'Intérieur, "en ce moment même, il y a une dizaine de jeunes Français qui sont en Irak, prêts à faire les kamikazes", tandis que d'autres se trouvent "au Pakistan dans des écoles religieuses".
En conséquence, et au vu du quadruple attentat qui a visé la capitale britannique le 7 juillet dernier, "nous avons décidé de considérablement augmenter les moyens du renseignement français", a annoncé M. Sarkozy, confirmant des informations révélées la semaine dernière par la presse. Il faut "être à l'écoute de tout, et si possible savoir tout."
Première leçon livrée par les attentats de Londres: "l'utilité de la vidéosurveillance": le projet de loi propose de "mettre davantage de vidéosurveillance dans les lieux publics", à Paris et en province.
Les images vidéo devront être gardées et les législations changées pour permettre aux grands magasins ou aux lieux de culte de se doter de caméras, a précisé le président de l'UMP, écartant toute accusation d'entrave aux libertés publiques des Français. "La première liberté, c'est de pouvoir prendre le métro et le bus sans craindre pour sa vie", a-t-il tranché.
Rappelant qu'un "certain nombre de terroristes passent par les cybercafés parce que l'anonymat y est garanti", il a également évoqué une mesure qui obligerait les cafés internet à conserver leurs données informatiques durant un an, tout comme les services de téléphonie.
Tandis que ces mesures permettront de "reconstituer les véritables réseaux et de confondre les coupables", une surveillance accrue des déplacements de jeunes Français vers des pays à risque permettra en outre de suivre les filières djihadistes, a argumenté M. Sarkozy.
"Nous voulons savoir qui part où, pour combien de temps, et quand il revient", a-t-il martelé. "Il n'est pas normal qu'un individu qui habite dans nos quartiers parte tout à coup quatre mois en Afghanistan, trois mois en Syrie."
Interrogé sur les filières irakiennes, Nicolas Sarkozy a révélé que "six" Français "sont déjà morts en kamikazes en Irak", alors que le précédent bilan faisait état de trois cas de ce type. Evoquant "la fameuse filière du XIXe arrondissement qui a été démantelée", il a aussi confié qu'il s'agissait de "terroristes extrêmement jeunes".
"Il y en a un qui a 14 ans et qui a joué un rôle non négligeable. (...) Il est même au coeur d'un réseau qui fait passer de jeunes Français vers le djihad", a-t-il déclaré, précisant que ce jeune "est parti" pour Damas.
Le ministre de l'Intérieur a ainsi fustigé les "propos violents, irresponsables" tenus par des prédicateurs islamistes devant "des gens extrêmement jeunes, extrêmement influençables". "Que ceux, imams ou autres, qui tiendront des propos contraires aux valeurs de la République le sachent, ils seront mis dehors sans attendre", a-t-il menacé, avant d'ajouter: "depuis octobre 2003, ce sont 34 prédicateurs que nous avons mis dehors et nous avons encore une dizaine de gens qu'on va mettre dehors".
Enfin, M. Sarkozy a annoncé que des retraits de nationalité pouvaient être envisagés pour les Français naturalisés "qui ont trempé dans des attentats". "Ils ont à être déchus de leur nationalité française et à être expulsés", a-t-il affirmé, sans dire où.
Assurant qu'il s'agissait de son devoir de protéger la population, le ministre de l'Intérieur a tenu à rappeler lundi soir que, pour les terroristes, "les cibles désignées sont des démocraties": "New York, Madrid, Londres, forcément on pense à Paris, à Berlin et à Rome." AP
Source, yahoo actualités
Il y a quelques temps, on évoquait Big Brother au su,et des radars...
IL est déjà là, non?
Accueil 
Dernières images 
Sujet: Edition des semaines 38/39...ça continue 
